En pleine guerre en Ukraine, la Russie a tenu une nouvelle fois à rappeler aux alliés de Kiev, au premier rang desquels les pays de l’Otan, qu’elle possédait l’arme nucléaire. Moscou a pour cela annoncé mardi avoir procédé à de nouveaux exercices militaires nucléaires, sous la supervision de Vladimir Poutine.
Le ministère russe de la Défense a affirmé avoir « pleinement rempli » les objectifs fixés au cours de ces manœuvres qui incluaient « des tirs de missiles balistiques et de croisière » et rassemblait les forces « terrestres, navales et aériennes de dissuasion stratégique ». « Tous les missiles ont atteint leurs cibles », s’est vanté le ministère.
Poutine souffle le chaud et le froid
Dans une vidéo diffusée par ses services, le ministre de la Défense Andreï Belooussov a expliqué au chef de l’Etat russe qu’un des essais prévus consistait à simuler « une frappe nucléaire massive […] en réponse à une frappe nucléaire ennemie ».
A l’ouverture des exercices, Vladimir Poutine avait affirmé mardi que le recours à l’arme nucléaire demeurait « une mesure exceptionnelle » pour Moscou. Mais, « compte tenu des tensions géopolitiques croissantes et de l’émergence de nouvelles menaces et de nouveaux risques extérieurs, il est important de disposer de forces stratégiques modernes et constamment prêtes à être utilisées », avait-il souligné.
Washington freine Kiev sur les missiles de longue portée
Le maître du Kremlin avait ordonné début mai d’organiser « dans un avenir proche » des exercices nucléaires impliquant notamment des troupes basées près de l’Ukraine, en réponse aux « menaces » de dirigeants occidentaux à l’encontre de son pays. Fin septembre, il avait ensuite proposé de revoir la doctrine nucléaire russe, en considérant comme « une attaque conjointe l’agression de la Russie par un pays non-nucléaire mais avec la participation ou le soutien d’un pays nucléaire ». Il s’agit là d’une référence directe à l’Ukraine et à ses alliés, qui fournissent armements et financements à Kiev contre les forces russes.
L’Ukraine cherche à obtenir l’autorisation des Occidentaux d’utiliser des missiles de longue portée contre la Russie, malgré la réticence notamment des Etats-Unis, une puissance nucléaire majeure, qui craignent une escalade. Vladimir Poutine a, quant à lui, prévenu qu’une telle décision signifierait que « les pays de l’Otan sont en guerre contre la Russie ». « J’espère qu’ils ont entendu », a-t-il répété dimanche à ce sujet.
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