Inquiétudes israéliennes face à une possible présidence de Kamala Harris

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Inquiétudes israéliennes face à une possible présidence de Kamala Harris : défis diplomatiques et enjeux stratégiques

À l’approche des élections présidentielles américaines, les responsables israéliens expriment en privé de vives inquiétudes quant à une possible victoire de Kamala Harris, envisageant des répercussions sur la coopération militaire et diplomatique entre Washington et Jérusalem. Bien que les autorités gardent un ton neutre en public, des discussions en coulisses laissent entendre que l’arrivée de la vice-présidente démocrate pourrait complexifier les relations bilatérales pour les années à venir.

Un des points centraux de l’inquiétude israélienne repose sur la perception de Harris et de ses conseillers concernant la sécurité régionale. Les autorités israéliennes craignent notamment qu’une présidence Harris n’aille jusqu’à imposer des restrictions sur le soutien militaire ou même un embargo sur les armes. Cette perspective de rupture avec le soutien militaire actuel alimente des craintes profondes dans les cercles diplomatiques israéliens, où l’on espère qu’un Sénat républicain pourrait, le cas échéant, freiner de telles initiatives.

Cette méfiance n’a rien de nouveau. En effet, après une rencontre peu concluante entre Harris et Benjamin Netanyahou, les critiques ouvertes de la vice-présidente sur la situation humanitaire à Gaza avaient été mal perçues en Israël. Le décalage entre les échanges privés et les déclarations publiques de Harris avait laissé un goût amer au gouvernement israélien, convaincu que cette position politique reflète une approche de la question palestinienne en désaccord avec leurs intérêts.

Pour Jérusalem, le retour éventuel de Donald Trump à la Maison Blanche est perçu comme une option plus favorable, bien que ses décisions soient parfois imprévisibles. Le 45e président, dont la position pro-israélienne est bien établie, est entouré de conseillers largement favorables aux intérêts israéliens, ce qui renforce sa popularité parmi les responsables israéliens. Il a souvent exprimé son soutien à une victoire militaire israélienne au lieu d’un cessez-le-feu, s’opposant aux tentatives de médiation menées par l’administration Biden pour limiter les hostilités.

Quoi qu’il en soit, avec encore 75 jours entre le scrutin et l’inauguration en janvier 2025, Netanyahou compte utiliser la période de transition pour renforcer les liens avec l’administration Biden et, potentiellement, finaliser un accord trilatéral historique avec les États-Unis et l’Arabie saoudite. Bien que cet accord reste en suspens, les déclarations pro-israéliennes de Biden, qui se décrit comme le « président le plus sioniste », encouragent l’optimisme à Jérusalem quant à une percée diplomatique durant cette période.

Mais la stabilité régionale reste fragile. Si l’Iran décide de passer à l’offensive pour « venger » des frappes israéliennes, Tsahal pourrait réagir de manière étendue et décisive, marquant un nouveau chapitre dans la lutte contre la menace nucléaire iranienne. Dans ce contexte, Biden pourrait saisir cette occasion pour concrétiser son soutien stratégique à Israël, faisant de sa fin de mandat une période cruciale pour la politique étrangère américaine au Moyen-Orient.

En définitive, l’issue des élections américaines et les décisions prises lors de cette période transitoire façonneront durablement la trajectoire des relations israélo-américaines, à un moment où des choix stratégiques clés pourraient redéfinir l’équilibre des forces au Moyen-Orient.

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