Ils ont pris position dès dimanche soir tout autour des tours, appelés en renfort pour sécuriser le quartier de Maurepas à Rennes. Après la fusillade dans laquelle un enfant de 5 ans a été grièvement blessé par balles à la tête, la CRS 82, nouvelle compagnie spécialisée dans les violences urbaines, a été déployée dans ce quartier populaire qui fait face à une flambée de violence depuis plusieurs mois sur fond de trafic de stupéfiants. « J’ai demandé l’envoi de la CRS 82 pour protéger les habitants des narcoracailles qui contrôlent le quartier » a annoncé dimanche sur X Bruno Retailleau. « La gangrène du narcotrafic est en train de pourrir des quartiers entiers, partout sur le territoire, a ajouté le ministre de l’Intérieur. La guerre que nous devons mener doit être totale ».
La veille, des tirs en rafale avaient été entendus dans la matinée près de la station de métro du Gros Chêne, à proximité de points de deal bien connus. Un groupe d’hommes cagoulés, dont l’un porteur d’une arme à feu de type fusil-mitrailleur, a été aperçu dans le quartier avant l’intervention du Raid. Cela a débouché sur « une vingtaine d’interpellations qui n’ont donné lieu qu’à des contrôles d’identité, à l’exception d’une personne placée en garde à vue », a précisé dimanche Jean-Marie Blin, procureur adjoint de la République de Rennes.
L’enfant toujours entre la vie et la mort
Après ce nouveau règlement de comptes, la violence a encore franchi un cap quelques heures plus tard. Alors qu’il circulait en voiture avec son père, un enfant de cinq ans a été touché par deux tirs, l’une dans la tête et l’autre dans la joue, samedi soir à Pacé à l’ouest de Rennes. Grièvement blessé, son pronostic vital était toujours engagé dimanche soir. Un peu plus tôt, le père de famille avait quitté le quartier de Maurepas pour emmener l’enfant chez sa mère. Sa voiture a alors été suivie par un autre véhicule sur plusieurs kilomètres avant que les occupants, cagoulés, n’ouvrent le feu à l’arme automatique.
Deux tirs ont touché le garçon qui se trouvait à l’arrière du véhicule et quatre douilles de munitions de calibre 7.62 ont été découvertes sur place par les enquêteurs. Âgé de 29 ans, le père du garçon n’a pas été blessé dans la fusillade. Selon une source proche du dossier, il est déjà bien connu de la justice pour trafic de stupéfiants.
La maire réclame « une réponse globale »
Interrogée dimanche par Ouest-France, la maire de Rennes Nathalie Appéré a évoqué sa « sidération » et sa « stupéfaction » après ce drame. « Quel maire peut aujourd’hui dire qu’il est épargné par la violence des narcotrafiquants ? », ajoute l’élue, réclamant « une réponse globale » pour lutter contre le trafic de stupéfiants « à l’image de celle qui a été faite pour lutter contre le terrorisme ».
Ce lundi matin, Nathalie Appéré doit d’ailleurs rencontrer le nouveau préfet Amaury de Saint-Quentin pour sa prise de fonction officielle. « La première question que je lui poserai sera celle des effectifs de police sur Rennes, a indiqué la maire. Nous avons besoin de créer de la réassurance rapide ». Bruno Retailleau a également assuré sur X que le nouveau préfet de région « aura à charger de mener immédiatement cette guerre ».
La source de cet article se trouve sur ce site