ANALYSE – Attendue depuis des semaines, l’attaque israélienne contre l’Iran marque un tournant dans le conflit entre les deux pays. Il ne se joue plus dans l’ombre. En limitant sa réponse mais en neutralisant la défense aérienne de l’Iran, Israël adresse un message clair : la prochaine frappe sera plus dévastatrice.
La guerre entre Israël et l’Iran est sortie de l’ombre. Elle se joue désormais en plein jour. C’est peut-être le changement le plus radical dans la grande bascule en cours, au Moyen-Orient, depuis l’attaque terroriste du 7 octobre 2023.
Habituellement calme, la nuit du shabbat a été bruyante à Jérusalem. Le vrombissement des avions de chasse est fréquent depuis le début de la guerre. Mais il n’a cessé d’emplir le ciel.
À 1h30 du matin, l’armée israélienne a diffusé un communiqué annonçant que « les forces de Défense Israélienne sont en train de mener des frappes précises sur des cibles militaires en Iran. » L’attaque s’est terminée au petit matin. Elle a été conclue par un message du vice-amiral Daniel Hagari, le porte-parole de l’armée. Il y explique que les avions israéliens ont frappé des sites de fabrication de missiles et les systèmes de défense antiaériens iraniens. « Israël dispose désormais d’une plus grande liberté d’opération aérienne en Iran ».
LE PLUS. LE MONDE.
Le point sur la situation samedi 26 octobre en milieu de journée
- L’armée israélienne a affirmé, samedi matin, avoir mené dans la nuit des frappes « précises et ciblées » sur l’Iran, visant des sites de fabrication de missiles, des batteries de missiles sol-air et d’autres systèmes aériens dans plusieurs régions, en représailles notamment aux attaques dont l’Etat hébreu a fait l’objet le 1er octobre, lorsque l’Iran avait lancé quelque 200 missiles vers son territoire, incluant pour la première fois plusieurs missiles hypersoniques.
- De son côté, l’Iran assure avoir « le droit et le devoir de se défendre » après les frappes israéliennes qui ont causé « des dégâts limités ». Deux militaires iraniens ont été tués lors de ces frappes, a annoncé l’armée iranienne dans un communiqué cité par la télévision d’Etat.
- Le Hezbollah a affirmé samedi avoir tiré des roquettes sur des soldats israéliens dans le sud du Liban, près du village frontalier d’Aïta El-Chaab. Le mouvement libanais Hezbollah a également annoncé avoir lancé « une attaque aérienne avec des drones » en Israël contre la base aérienne de Tel Nof, au sud de Tel-Aviv. En milieu de journée, le Hezbollah libanais a déclaré avoir visé avec « une salve de roquettes » la base de Meishar, près de la ville de Safed, dans le nord d’Israël, présentée comme « le siège du renseignement pour la région du nord ».
- L’armée israélienne a dynamité des maisons dans le village libanais frontalier Adaysseh, selon l’Agence nationale d’information (ANI) libanaise. De son côté, l’armée israélienne a fait état de « l’explosion d’une importante quantité de bombes au Liban ».
- Plusieurs pays ont condamné l’attaque israélienne en Iran, notamment la Syrie, le Pakistan, l’Arabie saoudite, l’Irak, les Emirats arabes unis, le sultanat d’Oman, le Qatar et le Koweït.
- Le Royaume-Uni a, de son côté, déclaré que « l’Iran ne devait pas répondre » aux frappes israéliennes, afin d’« éviter une nouvelle escalade régionale ».
La diplomatie russe s’inquiète d’une « escalade explosive » après des frappes israéliennes en Iran.
Le ministère des affaires étrangères russe s’est inquiété, samedi, d’une « escalade explosive » après des frappes israéliennes sur le territoire iranien, « qui fait peser de réelles menaces sur la stabilité et la sécurité de la région ». « Nous demandons à toutes les parties concernées de faire preuve de retenue », a ajouté dans un communiqué la porte-parole du ministère, Maria Zakharova, dont le pays est historiquement proche d’Israël mais renforce ses liens avec l’Iran.
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