Ces fuites du renseignement américain sur l’attaque Israël-Iran

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Les responsables américains tentent de déterminer la source de la fuite, qui décrit des exercices militaires et le placement d’armes, ainsi que les dommages qu’elle pourrait causer.

La fuite de deux documents hautement confidentiels des services de renseignements américains décrivant les récentes images satellite des préparatifs militaires israéliens en vue d’une éventuelle attaque contre l’Iran donne un aperçu des vives inquiétudes américaines concernant les plans d’Israël. Les responsables américains tentent également de comprendre l’ampleur de cette divulgation inappropriée.

Les deux documents ont été préparés ces derniers jours par l’Agence nationale de renseignement géospatial, chargée d’analyser les images et informations collectées par les satellites espions américains. Ils ont commencé à circuler vendredi sur l’application Telegram et étaient commentés par des comptes largement pro-Iran.

Ces documents, qui proposent des interprétations d’images satellite, donnent un aperçu d’une éventuelle frappe israélienne contre l’Iran dans les jours à venir. Une telle frappe est prévue en représailles à une attaque iranienne plus tôt ce mois-ci , qui était elle-même une réponse à une attaque israélienne.

L’un des documents s’intitule « Israël : l’armée de l’air poursuit ses préparatifs pour une frappe contre l’Iran » et décrit les récents exercices qui semblent avoir été menés pour répéter les éléments d’une telle frappe. Le deuxième document détaille la manière dont Israël déplace le positionnement de ses missiles et de ses armes au cas où l’Iran riposterait par ses propres frappes.

Les responsables sont divisés sur la gravité de cette fuite, qui ne semble pas révéler de nouvelles capacités américaines. Les documents décrivent les images satellites, mais ne les montrent pas. Si aucun autre document n’est révélé, les dégâts seront limités, selon certains responsables, en plus de révéler, une fois de plus, à quel point les États-Unis espionnent l’un de leurs plus proches alliés. D’autres responsables estiment que toute révélation des plans de guerre d’un allié constitue un problème grave.

Les renseignements contenus dans le rapport ne reflètent peut-être qu’une partie des informations recueillies par les États-Unis ; les cyberattaques ou les sabotages sur le terrain en Iran ne seraient pas facilement visibles depuis les satellites espions américains. Vendredi, en Allemagne, le président Biden a été interrogé pour savoir s’il savait quand Israël prévoyait de frapper et quel type de cibles il avait choisi. « Oui et oui », a-t-il répondu, refusant de s’exprimer davantage sur le sujet.

Mais sa déclaration semble indiquer que lui et le Premier ministre Benjamin Netanyahu sont parvenus à une sorte d’accord sur le type de cibles à viser. Auparavant, M. Biden avait appelé Israël à éviter les sites nucléaires iraniens et ses installations énergétiques. Le président a exprimé à plusieurs reprises ses inquiétudes quant au fait que si ces cibles, les joyaux de la couronne de l’Iran, étaient détruites, le pays pourrait rapidement s’enliser.

Les autorités américaines ont déclaré qu’elles ne savaient pas d’où provenaient les documents et qu’elles étaient toujours à la recherche de la source de la fuite. Mais sur la base de précédentes divulgations non autorisées, les autorités ont déclaré qu’il s’agissait très probablement d’un employé du gouvernement de niveau inférieur.

Les autorités ont reconnu en privé que les documents étaient authentiques, bien que l’Agence nationale de renseignement géospatial et le Bureau du directeur du renseignement national aient refusé de commenter.

Les documents décrivent des photos satellites d’un exercice militaire israélien du 15 octobre en préparation d’une éventuelle frappe de représailles contre l’Iran. L’exercice avait notamment pour but de pratiquer le ravitaillement en vol et les opérations de recherche et de sauvetage, selon le rapport des services de renseignement. L’exercice impliquait une force d’une taille similaire à celle utilisée par Israël lors d’une frappe contre le Yémen le 29 septembre, selon le rapport.

Les documents évoquent également les préparatifs israéliens en matière de missiles balistiques à longue portée lancés depuis les airs, de missiles air-sol, d’avions ravitailleurs en vol et d’autres appareils de soutien. Les documents indiquent également qu’Israël effectuait une surveillance secrète de l’Iran à l’aide de drones.

Mais les responsables ont déclaré que ces documents ne constituaient pas une évaluation complète de ce que les États-Unis savaient des intentions israéliennes. Les documents, datés du 15 octobre, ne représentent que ce que les analystes pouvaient déterminer à l’époque en examinant les images satellites.

Les responsables militaires et du renseignement sont toujours piqués par la révélation d’une grande quantité de documents classifiés sur une série de sujets qui sont apparus pour la première fois sur un serveur Discord il y a deux ans et ont été rendus publics en avril 2023. Un membre de la Garde nationale aérienne, Jack Teixeira, a plaidé coupable de six chefs d’accusation de violation de la loi sur l’espionnage pour la divulgation du matériel, en échange d’une peine de prison d’environ 16 ans.

L’aviateur Teixeira a commencé par publier des résumés de rapports de renseignement sur le serveur Discord, mais a ensuite partagé des photographies de documents entiers qu’il avait imprimés – une violation beaucoup plus dangereuse, ont déclaré les responsables.

Bien que le gouvernement américain n’ait pas rendu publique une évaluation globale des dommages, la publication des documents par l’aviateur Teixeira a révélé à quel point les États-Unis avaient infiltré les commandements militaires et les agences de renseignement russes. Elle a également révélé les informations recueillies par les États-Unis sur l’Ukraine, la Chine et plusieurs autres pays.

On ne sait pas exactement combien de sources d’information ont été coupées à la suite des publications de l’aviateur Teixeira sur Discord, mais des responsables américains ont déclaré que certaines collectes de renseignements ont été gravement compromises.

Si la dernière fuite se limite à une paire de documents satellites, elle sera beaucoup moins dommageable. Mais la fuite de Discord a commencé avec quelques documents, pour finalement voir des dizaines et des dizaines de pages mises au jour.

JForum.fr & le New York Times

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