Vers un durcissement des contrôles pour les Ukrainiens ? Des agents de recrutement militaire ukrainiens ont effectué, ces derniers jours, des descentes dans des restaurants, des bars et même une salle de concert à Kiev, capitale de l’Ukraine. Ils ont vérifié des documents d’enregistrement militaire et arrêté des hommes qui ne respectaient pas les règles. 20 Minutes fait le point sur ce qui seraient, selon les médias locaux, des recrutements forcés de soldats.
C’est quoi ces recrutements forcés ?
Ce vendredi, « des policiers ont fait irruption au Palais des sports de Kiev après un concert du groupe de rock ukrainien Okean Elzy », relate l’agence Associated Press. Sur une vidéo postée par Vox Populi Media, on peut en effet voir des policiers postés devant les portes de la salle de concert qui semblent arrêter des hommes à leur sortie. Les mêmes images ont été diffusées par la chaîne de télévision ukrainienne Hromadske.
Salle de concert, bars, salles de sport, restaurant, etc. Voilà des lieux publics dans lesquels seraient arrêtés des civils ukrainiens en âge de se battre (tous les hommes ukrainiens, âgés de 25 à 60 ans, sont éligibles à la conscription). Toujours selon les médias locaux, ces derniers auraient été interpellés car ils n’avaient leurs documents militaires à jour. Ils seraient donc en infraction. Selon l’AFP, des descentes auraient également été effectuée dans des clubs et des restaurants d’autres villes du pays.
Pourquoi l’Ukraine arrête-t-elle ces hommes ?
Il est inhabituel que de tels « raids » aient lieu à Kiev. Ces opérations reflètent le besoin urgent de nouvelles recrues au sein de l’armée. Après plus de deux ans et demi de guerre, l’Ukraine fait en effet face à une pénurie de soldats pour remplacer, selon le New York Times les 70.000 tués, les blessés et ceux épuisés par le front. Depuis décembre 2023, date à laquelle le nombre de 500.000 soldats supplémentaires avait été avancé par Kiev, le manque de recrues a amplifié. Contactée par 20 Minutes, l’ambassade d’Ukraine en France n’a pas répondu à nos sollicitations.
Comment l’Ukraine s’y prend-t-elle pour recruter ?
En mai dernier, l’Ukraine s’est dotée d’une loi pour mobiliser les dizaines, voire les centaines de milliers de soldats dont elle a besoin. Avoir ses documents militaires à jour est désormais obligatoire, l’âge légal est descendu à 25 ans et les prérequis physiques pour le service ont été revus à la baisse. Interdiction également pour les jeunes âgés de 18 à 60 ans de quitter le pays. Pourtant, « des milliers d’entre eux ont pris la fuite par les frontières de l’ouest du pays », est-il écrit dans un article du Monde.
Ceux qui restent doivent garder leurs documents militaires à jour, avant de passer devant une commission médicale et d’être convoqués dans des centres de mobilisation. Des officiers font ensuite la tournée de ces casernes pour trouver du « sang neuf », les hommes les plus en forme et les plus motivés parmi ceux éligibles à la conscription.
Et comment le Kremlin recrute-t-il ses soldats ?
Si les autorités russes affirment que plus de 1.000 hommes s’engagent tous les jours pour aller combattre contre Ukraine, il est difficile de démêler le vrai du faux. Au vu des moyens financiers déployés pour trouver des hommes pour monter au front, il est probable que la situation se complique pour le Kremlin qui est prêt à mettre la main à la poche pour trouver de nouveaux soldats.
Comme nous le rapportions en avril dernier, pour faire face à une contre-offensive de Kiev et éviter de procéder à une nouvelle mobilisation forcée, l’armée met les grands moyens pour attirer des militaires et renflouer ses effectifs.s’engager pour aller au front peut être financièrement rentable avec la perception d’un salaire pour la première année sur le front six à sept fois supérieur au salaire médian russe, précisent nos confrères. Des sommes que les autorités russes affichent partout dans les rues de Moscou. Elles promettent en effet 5. 200.000 roubles aux volontaires pour la première année, soit environ 52.000 euros. Une paie pour un soldat Russe jamais vue jusqu’ici.
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A cela, s’ajoutent d’autres avantages comme une prime d’environ 120.000 euros pour la famille en cas de décès, sans compter une exemption d’impôts. Les études des enfants sont également prises en charge, comme les soins pour les parents âgés. Un emploi leur est garanti au retour, précisent encore nos confrères.
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