Quand Michel Barnier a évoqué « le président de la République » dans son discours tenu lundi soir, il a levé les yeux vers la salle, comme surpris d’entendre des sifflets et des huées venant des travées du Dôme de Paris. C’est ici que le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) organisait une soirée hommage aux victimes de l’attaque sanglante du 7 octobre 2023. Quand il a évoqué la nécessité de faire entrer de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, Michel Barnier avait déjà essuyé quelques sifflets « minoritaires » comme l’a relevé notre journaliste sur place.
A l’énonciation du rôle d’Emmanuel Macron, la salle s’est montrée plus bruyante. « Je veux témoigner mon soutien personnel et l’engagement qui est aussi celui du président de la République à tout mettre en œuvre pour les faire libérer », a déclaré le nouveau chef du gouvernement, avant de s’interrompre face aux huées, puis de reprendre : « la France n’abandonne jamais ses enfants ».
Le « droit de se défendre » d’Israël
Quelques applaudissements ont fini par retentir dans la salle. Cette hostilité, le président l’a sans doute causée par ses déclarations de samedi. Emmanuel Macron avait affirmé, lors d’une interview, que les livraisons d’armes envers Israël devaient cesser. Une phrase qui a suscité la colère de Benyamin Netanyahou. Et d’une partie des membres du Crif réunis lundi soir. « Le droit de vivre pour Israël, c’est le droit de se défendre », avait déclaré sur scène Yonathan Arfi. Que le président français se rassure, il n’a pas été le seul à avoir le droit aux sifflets. Dans son discours, le président du Crif a repris sa charge contre LFI qu’il a renvoyé au « camp du déshonneur », alors que la salle huait copieusement le mouvement de Jean-Luc Mélenchon.
Fin septembre, le président français avait déjà été pris à partie au sujet du conflit entre le Hamas et Israël. C’était au Canada et cette fois, c’était de la part de manifestants qui dénonçaient l’inaction de la France face au massacre perpétré à Gaza. Dans un autre registre, le président avait également essuyé des sifflets lors des cérémonies de clôture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris.
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