La Russie fournira des armes aux Houthis avec l’aide de Viktor Bout
La Russie arme les Houthis : une nouvelle implication dans le conflit au Moyen-Orient
La Russie, avec l’aide de l’ancien marchand d’armes Viktor Bout, semble intensifier son rôle dans le conflit au Moyen-Orient en fournissant des armes aux Houthis, un groupe rebelle chiite au Yémen. Selon un rapport du Wall Street Journal, cette collaboration marque un tournant pour Moscou, qui jusque-là maintenait une certaine distance dans les affrontements régionaux, malgré son alliance avec l’Iran.
Viktor Bout, figure emblématique du trafic d’armes, a été libéré d’une prison américaine en 2022 lors d’un échange avec la basketteuse américaine Brittney Griner, emprisonnée en Russie. À son retour en Russie, Bout s’est engagé en politique en rejoignant le Parti libéral-démocrate, une trajectoire souvent empruntée par des individus ayant servi l’État russe dans des affaires controversées. Son retour sur la scène internationale n’est pas passé inaperçu, d’autant plus que, selon des sources du WSJ, il a joué un rôle clé dans les récentes négociations entre Moscou et les Houthis pour la vente d’armes.
En août 2023, des représentants des Houthis se seraient rendus à Moscou, officiellement pour discuter de l’achat de pesticides et de véhicules. Cependant, en coulisses, des discussions plus stratégiques auraient eu lieu, avec un contrat de 10 millions de dollars en jeu pour l’achat d’armes légères. Cette transaction, bien que limitée à des équipements de moindre envergure, pourrait signaler une escalade dans l’implication de la Russie dans les conflits du Moyen-Orient.
La coopération militaire entre Moscou et Téhéran, déjà solidifiée par le soutien iranien à la Russie en Ukraine, semble s’étendre à de nouveaux fronts. L’Iran, qui soutient activement les Houthis, continue de leur fournir des drones et des missiles, et cette dernière initiative russe s’inscrit dans le cadre de cette alliance stratégique. L’implication russe dans l’armement des Houthis soulève ainsi de nouvelles interrogations sur l’avenir des relations internationales au Moyen-Orient.
Même si les négociations actuelles concernent des armes légères, les experts craignent que cela ne soit qu’un début. Des sources européennes ont évoqué la possibilité que les Houthis aient également manifesté leur intérêt pour des armes plus sophistiquées, comme les missiles antichars Kornet, utilisés par le Hezbollah au Liban, ainsi que des missiles sol-air. Cette évolution pourrait changer la donne dans la guerre civile yéménite, un conflit qui a déjà fait des milliers de morts et déstabilisé la région.
Bien que la Russie ait jusqu’ici évité une implication directe dans le conflit israélo-chiite, préférant garder une position de neutralité relative, cette vente d’armes pourrait signaler un changement de cap. Cette décision pourrait également être perçue comme une réponse aux actions des États-Unis, qui soutiennent militairement l’Ukraine dans son conflit contre la Russie. L’avocat de Viktor Bout a d’ailleurs souligné l’ironie de la situation, comparant ce commerce d’armes à la fourniture américaine d’armements à l’Ukraine.
L’avenir de cette coopération russo-houthie reste incertain, mais il est clair que l’implication croissante de Moscou dans les conflits du Moyen-Orient pourrait avoir des répercussions géopolitiques profondes, aggravant un contexte déjà très volatile. Alors que le Yémen reste un théâtre de guerre par procuration pour plusieurs puissances régionales, l’entrée plus affirmée de la Russie dans le conflit risque d’en compliquer encore davantage la résolution.
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