C’est un mystère historique qui persiste depuis près de 80 ans en Corrèze. Pour tenter de le résoudre, des recherches ont repris ce lundi à Meymac pour tenter de retrouver les corps d’une cinquantaine de soldats allemands de la Wehrmacht exécutés par des résistants français en juin 1944. Ces fouilles font suite à une première campagne menée en 2023, qui s’était révélée infructueuse.
Le 12 juin 1944, un groupe de 46 soldats allemands et une Française suspectée de collaboration auraient été exécutés par des membres des Francs-tireurs et partisans (FTP), soit quelques jours après les massacres nazis de Tulle et Oradour-sur-Glane. Ce récit repose sur le témoignage tardif d’Edmond Réveil, un survivant de ces événements, qui avait 18 ans à l’époque.
Une nouvelle zone de recherche
Les nouvelles recherches, entreprises lundi, se concentrent sur une zone de 3,5 hectares, où, selon Edmond Réveil, se trouverait une fosse commune contenant les corps des soldats exécutés. La zone est sondée à l’aide d’un géoradar et de détecteurs de métaux, dans l’espoir de découvrir des indices qui pourraient confirmer la présence des corps.
Si des indices concordants sont trouvés, des fouilles archéologiques seront lancées, ont indiqué les autorités présentes. Cette campagne est menée conjointement par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) et le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge (VDK), l’organisme allemand en charge de l’entretien des tombes militaires.
L’opération de la dernière chance
« Ces témoignages, c’est tout ce qu’il nous reste. Le VDK, qui finance cette opération, a une nouvelle fois voulu essayer. Ce sera la dernière opération menée. Si ce n’est pas là, ça peut être absolument partout », a précisé le préfet de Corrèze, Etienne Desplanques.
Les 46 soldats allemands avaient été capturés par la Résistance en Corrèze les 7 et 8 juin 1944, juste après les massacres perpétrés par la Division SS Das Reich. A Tulle, le 9 juin, 99 civils avaient été pendus et 101 déportés, tandis qu’à Oradour-sur-Glane, le 10 juin, 643 habitants avaient été tués, mitraillés ou brûlés dans les granges et l’église du village.
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