Une conversation téléphonique pour tenter de pacifier la situation. Dimanche après-midi, Emmanuel Macron s’est entretenu avec son homologue israélien, Benyamin Netanyahou, pour dénouer ce qui pourrait apparaître comme les prémisses d’une crise diplomatique. « À la veille du premier anniversaire de l’offensive terroriste du Hamas contre Israël, il a exprimé la solidarité du peuple français avec le peuple israélien », a indiqué l’Elysée, précisant que le président avait dit « sa conviction que le temps du cessez-le-feu est désormais venu ». Retour sur un week-end à haute tension sur fond de livraison d’armes.
Acte I : « Cesser de livrer des armes »
Samedi après-midi, en marge d’une émission de France Inter consacrée à la Francophonie, Emmanuel Macron s’est prononcé en faveur de l’arrêt des livraisons d’armes à Israël. « Je pense qu’aujourd’hui, la priorité, c’est qu’on revienne à une solution politique, qu’on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza », insiste le chef de l’État. Cette déclaration ne concerne pas la France qui n’en livre pas mais ses alliés, à commencer par les Etats-Unis.
Le président américain Joe Biden s’est jusqu’à présent refusé à user du levier des armes à Israël, en dehors de la suspension d’une livraison de bombes en mai. Le Royaume-Uni a, pour sa part, effectué un premier pas en septembre en annonçant la suspension d’une trentaine de licences d’exportation d’armes sur 350, estimant qu’il existait « un risque » qu’elles soient utilisées en violation du droit humanitaire international.
Plus généralement, Emmanuel Macron a déploré que les lignes ne bougent pas à Gaza, malgré tous les efforts diplomatiques conduits pour obtenir un cessez-le-feu. Il a notamment regretté, lors de la conférence de presse de clôture du 19e Sommet de la Francophonie à Paris, le « choix » de Benyamin Netanyahou d’intervenir militairement au Liban, tout en réaffirmant le droit d’Israël à se défendre.
Acte II : La colère de Netanyahou
La réaction du Premier ministre israélien ne s’est pas fait attendre. « Alors qu’Israël combat les forces de la barbarie dirigées par l’Iran, tous les pays civilisés devraient se tenir fermement aux côtés d’Israël », a-t-il déclaré dans une vidéo de deux minutes, intitulée « Mon message à Macron » postée sur les réseaux sociaux. Avant d’ajouter : « Pourtant, le président Macron et d’autres dirigeants occidentaux appellent maintenant à des embargos sur les armes contre Israël. Ils devraient avoir honte.
Benyamin Netanyahou a assuré qu’Israël gagnerait même sans leur soutien. « Mais leur honte perdurera longtemps après la victoire. Soyez assurés qu’Israël se battra jusqu’à ce que la bataille soit gagnée, pour notre bien et pour le bien de la paix et de la sécurité dans le monde », a-t-il encore dit.
Acte III : Un entretien téléphonique mais des positions figées
Face à cette colère et pour tenter d’apaiser les tensions, l’Elysée a déploré, dans la soirée, les mots « excessifs » d’Israël et rappelé que la France « est l’amie indéfectible d’Israël ». Un entretien téléphonique a été organisé dès ce dimanche. Echange au cours duquel les uns et les autres ont réaffirmé leurs positions. Emmanuel Macron et Benyamin Netanyahou ont évoqué « la situation au Proche-Orient, en toute franchise et dans le respect de l’amitié entre la France et Israël », a dit l’Elysée. Et de préciser : « Les deux dirigeants assument leurs différences de vues tout comme leur volonté d’être chacun bien compris de l’autre ». Ce qui signifie, en langage diplomatique, « on a brisé la glace sans pour autant trouver de terrain d’entente ».
La comparaison des communiqués de presse ne laisse guère de doute devant les positions antagonistes des deux pays. « On attend des amis d’Israël qu’ils le soutiennent et ne lui imposent pas de restrictions qui ne feront que renforcer l’axe du mal iranien », a déclaré Benyamin Netanyahou, présentant l’offensive de son pays contre le Hezbollah comme « une opportunité pour changer la réalité au Liban au profit de la stabilité, de la sécurité et de la paix dans toute la région », a rapporté son bureau.
De son côté, l’Elysée indique qu’Emmanuel Macron a réaffirmé « l’engagement indéfectible » de la France pour la sécurité d’Israël mais a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu à Gaza et au Liban. « Les livraisons d’armes, la prolongation de la guerre à Gaza et son extension au Liban ne peuvent produire la sécurité attendue par les Israéliens et par tous dans la région », a indiqué la présidence.
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La France antisemite est dirigée par un antisioniste, a savoir macron.