talkies-walkies piégés: une opération planifiée depuis 9 ans?

Révélation: depuis 9 ans Israël préparait l’opération qui a trompé le Hezbollah

La première phase de l’opération a débuté en 2015 avec l’introduction de talkies-walkies piégés au Liban. Selon le Washington Post, « les talkies-walkies mobiles contenaient des batteries surdimensionnées, un explosif caché et un système de transmission qui donnait à Israël un accès complet aux communications du Hezbollah ».

Une enquête approfondie du Washington Post a dévoilé l’une des opérations d’infiltration les plus sophistiquées et les plus réussies de l’histoire moderne contre l’organisation terroriste Hezbollah. Le rapport révèle comment Israël a réussi à introduire des milliers d’appareils de communication et de téléavertisseurs piégés dans les rangs de l’organisation , entraînant de lourdes pertes parmi environ 3 000 agents et commandants.

Selon le Post , le Mossad a exploité la crainte du Hezbollah de voir ses appareils de communication classiques surveillés par Israël, en élaborant un plan complexe pour introduire des appareils apparemment « sécurisés ». « Le Hezbollah cherchait des réseaux électroniques inviolables pour relayer les messages, et le Mossad a imaginé deux stratagèmes qui ont conduit le groupe terroriste à acheter des appareils qui semblaient parfaits pour cette tâche – des équipements que le Mossad avait conçus et assemblés en Israël », selon des responsables israéliens, moyen-orientaux et américains.

Vidéo : La scène d’une des explosions au Liban

La première phase de l’opération a débuté en 2015 avec l’introduction de talkies-walkies piégés au Liban. Selon le rapport, « les talkies-walkies mobiles contenaient des batteries surdimensionnées, un explosif caché et un système de transmission qui donnait à Israël un accès complet aux communications du Hezbollah ». Pendant neuf ans, Israël se serait contenté d’écouter ces communications tout en se réservant la possibilité de faire exploser les engins à l’avenir.

La phase la plus significative a commencé en 2023, lorsque le Hezbollah a commencé à acheter des téléavertisseurs fabriqués par une société taïwanaise appelée Apollo. Selon l’enquête, « le discours commercial provenait d’un responsable marketing auquel le Hezbollah faisait confiance et qui avait des liens avec Apollo ». Ce responsable marketing, dont l’identité n’a pas été révélée, agissait sans le savoir en tant qu’agent du Mossad.

Le Post fournit des détails fascinants sur la sophistication technique derrière les téléavertisseurs piégés : « Dans un exploit d’ingénierie, le composant de la bombe a été si soigneusement caché qu’il était pratiquement indétectable, même si l’appareil était démonté », ajoutant que « les responsables israéliens pensent que le Hezbollah a démonté certains des téléavertisseurs et peut-être même les a radiographiés », mais n’a pas réussi à détecter l’explosif caché.

Outre l’explosif, les téléavertisseurs étaient dotés d’un mécanisme de détonation sophistiqué. « Pour garantir un maximum de dégâts, l’explosion pouvait également être déclenchée par une procédure spéciale en deux étapes nécessaire pour visualiser les messages sécurisés qui avaient été cryptés. » Un responsable a expliqué : « Il fallait appuyer sur deux boutons pour lire le message », ce qui garantissait que les agents tiendraient l’appareil à deux mains au moment de l’explosion.

Le 17 septembre 2024, les charges ont été déclenchées à distance. « Pas moins de 3 000 officiers et membres du Hezbollah – la plupart d’entre eux des éléments de l’arrière-garde – ont été tués ou mutilés, ainsi qu’un nombre inconnu de civils. » L’enquête révèle également les dilemmes et les débats au sein des dirigeants israéliens autour de l’activation des explosifs. Selon le rapport, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a approuvé l’opération le 12 septembre, malgré les avertissements de hauts responsables concernant une éventuelle escalade.

Le Post rapporte que « les États-Unis, l’allié le plus proche d’Israël, n’ont pas été informés de la présence de téléavertisseurs piégés ni du débat interne sur l’opportunité de les déclencher ».

JForum.fr avec ILH

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