C’est quoi ce « Concerto pour la paix », organisé par Omar Harfouch, qui s’affiche dans les rues de Paris ?

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En cette rentrée, le visage d’Omar Harfouch s’affiche partout en grand dans les rues de Paris. Comme sur de nombreux kiosques à journaux où s’étalent son portrait et son nom sur de larges publicités, ainsi que l’annonce d’un événement : un « Concerto pour la paix », le 18 septembre prochain, au théâtre des Champs-Elysées.

Le spectacle d’un concertiste de renom ? Malgré sa promotion, il s’agit en fait d’un événement privé organisé par cet homme d’affaires libanais, auteur de cette « création originale », comme le précisent les affiches. Mais qui est Omar Harfouch, peu connu du grand public ? Et en quoi consiste ce concert confidentiel pour la paix ?

Pianiste, patron de presse et candidat de téléréalité

Lorsqu’on recherche son nom sur Google, Omar Harfouch est présenté par certains médias comme pianiste, à l’image du site de Forbes France, ou encore de musicien « autodidacte, humaniste et philanthrope » par Paris Match. Sur son compte Instagram, il apparaît sur des tapis rouge, à bord de jets privés mais aussi dans de hauts lieux internationaux comme le Congrès américain ou le Parlement européen à Bruxelles.

Dans une enquête publiée jeudi, Le Monde dévoile qu’Omar Harfouch est également un riche homme d’affaires libanais âgé de 55 ans, qui a notamment investi la presse people ou le domaine de la politique.

Après l’apprentissage du piano au Conservatoire de Moscou à l’âge de 17 ans et l’enseignement de l’Académie diplomatique soviétique, il est parti en Ukraine fonder une radio avec son frère puis diriger le magazine people Paparazzi, retrace le journal. Le businessman a également travaillé dans le monde du mannequinat et des concours de beauté. Tout récemment, en 2023, il a racheté le titre Entrevue, fondé au début des années 1990 par Thierry Ardisson.

Le nom d’Omar Harfouch vous dit vaguement quelque chose ? Peut-être l’aviez-vous aperçu sur TF1, en 2006, dans une drôle d’émission de téléréalité intitulée Je suis une célébrité, sortez-moi de là !. Il y avait été envoyé par la chaîne au Brésil, pour survivre à la jungle amazonienne, aux côtés de Loana, Filip Nikolic des 2Be3 ou encore du duc d’Anjou Charles-Philippe d’Orléans. Mais ce n’est pas tout.

Un « homme multifaces » au « réseau tentaculaire »

Dans un tout autre domaine, il aurait aussi été « conseiller spécial » du président ukrainien Leonid Koutchma dans les années 1990-2000, puis aurait « gravité » auprès de son successeur Viktor Ianoukovitch, un « prorusse », précise Le Monde. Auprès du journal, l’homme d’affaires affirme son soutien à l’actuel président Ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Dans les années 2000, Omar Harfouch comptait parmi les mécènes de Reporters sans frontières (RSF), présidée à l’époque par Robert Ménard – actuel maire de Béziers et l’un de ses proches –, qui le présentait comme « un ami du colonel Kadhafi », rapporte l’enquête. Il aurait également entretenu « des contacts de haut niveau avec le régime syrien de Bachar Al-Assad », est-il écrit.

Le monde politique français ne lui est pas non plus étranger. Selon l’article, l’homme d’affaires a financé à six reprises des déplacements de la sénatrice (UDI) Nathalie Goulet, ancienne présidente du groupe d’amitié France-pays du Golfe au Palais du Luxembourg, en Ouzbékistan ou encore en Arabie saoudite.

Enfin, Omar Harfouch a lui-même tenté de briguer un mandat, au Liban cette fois-ci, en se présentant en 2022 aux élections législatives. Dans un article portant à l’époque sur sa candidature, Libération soulignait le « réseau tentaculaire » de cet « homme multifaces » « parcourant les mondanités ».

Aucune billetterie ouverte au public

Dans quelques jours, Omar Harfouch organisera son propre événement, au théâtre des Champs-Elysées. Il y jouera du piano, accompagné de l’Orchestre symphonique de Béziers. Un concert auquel le commun des mortels ne pourra pas assister, les places étant uniquement sur invitation. « Il y aura des gens qui comptent, des gens célèbres, des gens de la politique : ils vont écouter mon message », précise son organisateur au Monde.

Omar Harfouch explique avoir renoncé à rendre public ce concerto pour des « raisons de sécurité », liée à la présence de nombreuses personnalités. De son côté, le journal précise ne pas avoir reçu de réponse concernant ce sujet de la part de la Préfecture de police de Paris. De même, la direction du Théâtre des Champs-Elysées « affirme qu’il n’a jamais été question de commercialiser la moindre place », est-il ajouté.

Sur Instagram, un post du magazine Entrevue, relayant une interview de l’homme d’affaires, s’exprime sur la promotion du concert. « La campagne d’affichage dans Paris a débuté au moment où le concerto pour la paix était un événement ouvert au public, lorsque c’est devenu un événement privé, les affiches étaient déjà posées dans la capitale », est-il écrit.

Dans une autre publication, publiée jeudi, où Omar Harfouch se confie sur son enfance « sous les bombes et son rapport à la guerre », une légende indique le motif de ce concert : « L’un des déclics pour l’organisation du Concerto pour la paix a été l’invasion russe en Ukraine ». Dans son enquête, Le Monde affirme quant à lui que son organisateur « se garde bien de se montrer trop précis sur le message de « paix » qu’il entend délivrer avec son concerto, ne citant pas le moindre conflit pour justifier son initiative. »

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