Ubisoft en chute libre en bourse, la grogne monte chez les actionnaires

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La météo s’obscurcit encore un peu plus pour Ubisoft. Lundi, la publication d’une lettre ouverte d’un investisseur ne demandant rien de moins que la mise en vente du groupe, le renvoi du directeur et cofondateur, Yves Guillemot, et une réorganisation drastique de l’entreprise, a mis le feu à la cote en bourse de l’éditeur de jeux vidéo.

C’est le fonds slovaque AJ Investments qui est à l’origine du camouflet : « Nous vous écrivons pour exprimer notre profonde insatisfaction face aux performances du groupe ». Il laisse soixante jours à la direction avant d’utiliser « tous les moyens pour arriver à [son] but », c’est-à-dire, écarter la famille Guillemot du pouvoir et la pousser soit à vendre ses parts, soit à sortir l’entreprise de Bourse en rachetant les autres parts. Bien qu’AJ Investments possède moins d’1 % des parts, son cas est symbolique de la défiance des actionnaires à l’égard d’Ubisoft.

Les ventes de Star Wars Outlaw déçoivent

Pour cause, le relatif échec, encore difficile à mesurer, de Star Wars Outlaws, qui a souffert de sa sortie en même temps que le blockbuster Black Myth : Wukong, qui a écrasé le marché fin août. Pour le plus gros budget marketing de l’histoire de l’entreprise, les espérances de ventes ont chuté passant de 7-8 millions de vente à 5-6 millions, selon les premières remontées des sites de e-commerce ou des tendances sur la plateforme Twitch.

Combinés aux échecs cette année d’Avatar et Skull & Bones, après une dizaine d’années de développement, et des projets retardés (Beyond Good and Evil 2) voire carrément annulés (The Division Heartland), c’est un nouveau coup de massue pour l’entreprise de la famille Guillemot.

En bourse, le vol plané

Le résultat se fait ressentir en bourse où l’action d’Ubisoft a dégringolé récemment, atteignant un plus bas historique à 11,70 € après la parution de la lettre d’AJ Investments, ce jeudi 12 septembre. Elle valait 85 € en 2021, en pleine pandémie liée au Covid-19, après la sortie de l’acclamé Assassin’s Creed Valhalla. La chute libre de la cotation de l’éditeur (- 22 % en une semaine) a provoqué sa sortie, le 3 septembre, du Stoxx Europe 600, qui rassemble les 600 meilleures cotations boursières européennes, provoquant une nouvelle baisse soudaine.

Alors, faut-il enterrer Ubisoft ? Pas si vite, répond Charles-Louis Planade, directeur des opérations internationales chez TP Icap Midcap au Figaro. « N’oublions pas que la vache à lait du groupe, le jeu en ligne Rainbow Six Siege, marche toujours bien et est l’un des jeux les plus joués au monde », plaide-t-il. D’autant que le géant chinois Tecent, qui détient toujours 49,9 % des parts, soutient toujours la direction en place. « Leur plus grosse sortie de l’année, Assassin’s Creed Shadows, arrive le 12 novembre et va toucher une communauté de fans fidèle à cette saga », ajoute Charles-Louis Planade.

Le destin de la famille Guillemot pourrait donc dépendre du succès du prochain opus de la série « Assassin’s Creed ». En 2021, Valhalla avait engrangé 1 milliard de chiffre d’affaires quatorze mois après sa sortie. Cette fois-ci, Ubisoft n’a plus tellement le droit à l’erreur.

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