kitot konenout, les gardiens d’Israël

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La transformation sécuritaire de Jérusalem : la montée des équipes d’urgence citoyennes

L’été dernier, David Roytman considérait son quartier résidentiel au cœur de Jérusalem comme l’un des plus sûrs du pays, voire du monde. Mais aujourd’hui, il sillonne ces mêmes rues, armé, accompagné d’une vingtaine de bénévoles avec qui il a formé une équipe d’urgence. Cette unité, équipée de matériel valant des centaines de milliers de dollars, est prête à réagir face à des situations de guerre qui, quelques mois auparavant, semblaient encore irréalistes.

Le sentiment de sécurité de Roytman, partagé par des millions d’Israéliens, a été brisé par l’attaque du Hamas du 7 octobre. Cet événement a provoqué un bouleversement profond dans la société israélienne, incitant de nombreux citoyens à se regrouper au sein de ce qu’on appelle les kitot konenout, ou équipes d’urgence, pour défendre leur communauté. Ces équipes se déclinent en deux grandes catégories : celles dirigées par la police, comme celle de Roytman, et celles gérées par l’armée, constituées principalement de réservistes.

Les unités de l’armée sont basées près des frontières ou dans les zones à haut risque, tandis que celles de la police ont vu leur nombre exploser, passant de 66 à plus de 1 000, suite à l’attaque d’octobre qui a fait plus de 1 200 morts et de nombreux otages. Les failles révélées ce jour-là ont poussé les autorités à renforcer ces unités civiles pour mieux résister à de potentielles attaques futures.

Roytman, homme d’affaires et ancien tireur d’élite dans l’unité d’élite Duvdevan, a utilisé son réseau pour collecter des fonds et équiper son groupe, nommé Jerusalem Shield. Le sous-sol qui leur sert de quartier général ressemble plus à une armurerie militaire qu’à une simple salle de réunion. Avec des équipements sophistiqués comme le CornerShot, des drones et des gilets pare-balles, l’unité se prépare à repousser des attaques terroristes sans aide extérieure.

Cependant, malgré ces équipements coûteux, l’unité de Roytman se heurte à la réglementation stricte des armes en Israël. Bien que la possession d’armes ait été assouplie après le 7 octobre, seuls quelques fusils M-16 sont fournis par la police, la majorité des bénévoles n’ayant que des armes de poing. Cette limitation pourrait jouer un rôle crucial en cas d’affrontements prolongés.

Les membres de Jerusalem Shield, pour la plupart des pères de famille, se trouvent également confrontés à des dilemmes logistiques et moraux : faut-il évacuer leurs familles lors d’une attaque ou les laisser chez elles ? Cette question, autrefois jugée invraisemblable, est désormais au cœur de leurs préoccupations après les horreurs du 7 octobre.

Ce sentiment d’insécurité a réveillé des souvenirs de la deuxième Intifada pour certains, comme Yoni Cutler, un bénévole qui a rejoint l’unité faute de place dans l’équipe d’urgence de son propre village. La diversité des origines des membres, venus des quatre coins du monde, reflète la réalité cosmopolite de Jérusalem, où la menace sécuritaire touche tous les résidents, qu’ils soient originaires de France, d’Ukraine ou d’Afrique du Sud.

Roytman, conscient des sacrifices demandés à ses bénévoles, cherche également à créer un environnement où l’équipe puisse se détendre. Une table de billard a été installée, et des projets de bar sont en cours, dans le but de renforcer la cohésion. Car, selon lui, au-delà de la peur immédiate, ce sont les liens entre les membres de l’unité qui garantiront leur efficacité à long terme.

Le choc du 7 octobre s’estompera un jour, mais l’engagement de ces bénévoles à protéger leur communauté demeurera. Et pour Roytman, c’est cette préparation méthodique qui fera la différence face à des attaques qui, même improbables, ne peuvent plus être totalement exclues de l’avenir de Jérusalem.

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