L’armée iranienne : calculs et erreurs de calcul

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L’armée iranienne : calculs et erreurs de calcul

par Amir Taheri

« Aujourd’hui, nous sommes présents activement et de manière désintéressée dans tous les domaines de la vie nationale au service de notre Grand Leader et du peuple en quête de martyre. »

C’est ainsi que le général deux étoiles Hossein Salami, commandant du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), s’est vanté du rôle de ses forces en Iran.

Le CGRI et ses annexes comme la Mobilisation des dépossédés ( Baseej ), la Force Qods et au moins quatre services de sécurité et de renseignement représentent moins de 5 % de la population iranienne. Pourtant, ils détiennent la plus grande part des emplois de choix dans le secteur public.

Plutôt que d’être l’armée d’un État-nation, elle s’est transformée en une force armée propriétaire d’un État-nation.

Au cours des trois ou quatre dernières années, le CGRI a fait profil bas dans l’accomplissement de sa mission initiale : écraser les soulèvements populaires contre le régime. Cette tâche est désormais accomplie par des sections du Baseej et des recrues non iraniennes.

Khamenei a peut-être une autre raison de modérer ses crises de colère habituelles : le mécontentement qui couve au sein du CGRI et de l’armée régulière.

La doctrine de défense élaborée il y a près de trente ans est obsolète. La démographie iranienne étant en baisse, l’armée de 20 millions d’hommes rêvée par Khomeiny nécessiterait un recrutement parmi les djinns et les fées. En 1977, un couple iranien moyen produisait 5,6 enfants. Ce chiffre est tombé à 1,3, ce qui, compte tenu de l’émigration massive des jeunes Iraniens, entraîne un déficit démographique dramatique.

Le deuxième élément de la doctrine, un arsenal de roquettes et de missiles, a été testé contre Israël mais n’a pas eu beaucoup d’effet. Peut-être était-il destiné à ne pas faire d’effet, car le « Guide suprême » savait que l’Iran n’était pas préparé à la guerre.

Quoi qu’en disent certains à Washington, le troisième élément de la doctrine, la capacité nucléaire, reste un concept chimérique mais coûteux plutôt qu’un actif monnayable.

Khamenei a peut-être une autre raison d’atténuer ses crises de colère habituelles : le mécontentement qui couve au sein du CGRI et de l’armée régulière.

Sans une aide locale massive et bien organisée, comment les Israéliens auraient-ils pu obtenir de Téhéran plusieurs camions remplis de documents « top secret » transportés sur plus de 800 kilomètres du territoire iranien pour atteindre le Caucase de manière militaire bien exécutée ?

Et comment « l’ennemi sioniste » a-t-il pu assassiner autant de hauts responsables civils et militaires sans l’aide de groupes locaux qui, pour une raison ou une autre, en veulent aux dirigeants actuels ?

Le mécontentement du CGRI pourrait trouver son origine dans une nouvelle vague de purges planifiée par Khamenei, tandis que les généraux vieillissants proches de lui continuent de chauffer leurs sièges.

Amir Taheri a été rédacteur en chef du quotidien iranien Kayhan de 1972 à 1979. Il a travaillé ou écrit pour d’innombrables publications, publié onze livres et est chroniqueur pour Asharq Al-Awsat depuis 1987.

JForum.fr avec www.gatestoneinstitute.org

Sur la photo : le chef du CGRI, Hossein Salami, assiste à un défilé militaire à Téhéran, le 17 avril 2024. (Photo par Atta Kenare/AFP via Getty Images)

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