Comment l’establishment judiciaire a rendu possible le 7 octobre

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Dans un  dans ces colonnes, je posais la question de savoir où était l’armée de l’air à l’heure fatidique où des milliers de citoyens sans défense étaient attaqués, pourquoi aucune escouade n’est-elle venue bombarder les hordes du Hamas et leurs supplétifs et pourquoi pas un seul avion n’était dans le ciel au-dessus de Gaza ? Des informations rendues publiques la semaine dernière permettent enfin d’apporter une réponse à cette question, qui a taraudé de nombreux Israéliens depuis le 7 octobre.

Selon , rédacteur en chef adjoint du site The Comet, ce sont les juristes du département du procureur militaire qui ont retardé l’entrée en action de l’armée de l’air le 7 octobre. “Ils ont été les premiers mobilisés”, raconte Weiss au micro de Galit ben Horin. “Une centaine de juristes du département du procureur militaire de Tsahal étaient présents à la “Kyria” – la base de l’état-major au centre de Tel-Aviv – dès 8 heures du matin, samedi 7 octobre. Comme l’a confirmé le général (retr.) Uzi Dayan, ce sont de soi-disant “problèmes juridiques” qui ont empêché l’armée de l’air d’intervenir contre les colonnes du Hamas à la frontière de Gaza. Quelques tirs de semonce et bombardements d’avions et d’hélicoptères de combat – présents dans des bases à quelques minutes de Gaza – auraient pourtant suffit à mettre en déroute les soldats du Hamas et leurs supplétifs…

Mais ces tirs n’ont pas eu lieu. Les commandants de l’armée de l’air attendaient le “feu vert” du procureur militaire et du conseiller juridique du gouvernement, feu vert qui n’est jamais arrivé. Pourquoi ? Un des éléments les plus stupéfiants révélés par le journaliste Avi Weiss, au micro de Galit Ben Horin, est que l’establishment judiciaire a exigé une décision officielle du gouvernement décrétant l’état de guerre, décision qui était en vérité totalement superflue, dès lors que le Premier ministre avait lui-même déclaré que le pays était en guerre dès 11 heures du matin. Mais l’armée de l’air – comme ses chefs l’avaient répété ad nauseam pendant les mois fatidiques qui ont précédé le 7 octobre – a préféré obéir aux juristes plutôt qu’au gouvernement.

Comme l’explique encore Avi Weiss, « il est probable, mais cela reste à prouver, que personne n’a mis au courant Netanyahou que les juristes interdisaient à l’aviation d’intervenir. Depuis des années, l’armée israélienne fonctionne de façon indépendante. Donc, tous les échanges avec les juristes militaires sont considérés comme internes à l’armée et confidentiels, par conséquent nul besoin de tenir les politiques au courant ».

Ce que signifie ce scoop (qui n’a pas été relayé par les grands médias israéliens – alignés sur l’opposition actuelle et pratiquant une information très sélective –) c’est que l’armée de l’air a failli à sa mission essentielle, celle de protéger les frontières et les citoyens d’Israël, pour la raison précise qu’elle n’a pas voulu obéir au gouvernement, préférant attendre les consignes de l’establishment judiciaire… La réalité sinistre annoncée pendant les longs mois de lutte fratricide contre la réforme judiciaire – celle d’une armée refusant d’obtempérer aux ordres d’un gouvernement considéré comme illégitime – s’est finalement matérialisée le 7 octobre. Ce sont les citoyens en arme, les policiers et quelques unités d’infanterie et de blindés qui ont sauvé le pays d’une catastrophe encore plus grande, tandis que l’armée de l’air, elle, ne bougeait pas…

Pour conclure – provisoirement – sur ce sujet, j’ajouterai une note personnelle à l’attention des lecteurs opposés à la réforme judiciaire. Celle-ci, comme il s’avère aujourd’hui de manière tragique, est une nécessité vitale pour que notre pays puisse se défendre contre ses ennemis. L’establishment judiciaire, comme j’ai essayé de le démontrer dans cette série d’articles, a émasculé notre armée et l’a empêché de protéger notre pays. Même en acceptant l’argument discutable, selon lequel la réforme rendrait Israël moins démocratique, il reste à choisir entre un pays “plus démocratique” mais à la merci de ses ennemis, et un pays “moins démocratique”, mais capable de survivre. Et toi, ami lecteur, préfères-tu être “démocratique”, ou être vivant ?

 Remarquons au passage que la déclaration d’état de guerre faite par le Premier ministre est un des exemples classiques illustrant le “pouvoir performatif” du langage, c’est-à-dire la capacité d’énoncer une réalité qui s’auto-réalise dès lors qu’elle est affirmée… Mais dans la nouvelle réalité créée par l’establishment judiciaire en Israël, le pouvoir exécutif a été peu à peu privé de toutes ses prérogatives, y compris celle, cruciale, de déclarer l’état de guerre.

 Argument que j’ai longuement contesté dans mon livre Quelle démocratie pour Israël?

La source de cet article se trouve sur ce site

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