Rentrée scolaire 2024 : BeyBlade, Pokémon, Furby… Quels seront les jouets interdits à la récré ?

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Prenez garde au moment de faire le cartable de la rentrée : de nombreux jeux et jouets ne sont pas les bienvenus à la récré. Cette année encore, le ministère de l’éducation nationale, et certains rectorats, a publié une note à destination des directrices et directeurs d’établissements avec des recommandations sur les jeux (dangereux) et jouets à surveiller ou interdire.

Il n’y a pas de liste officielle des jouets interdits, bien sûr, et in fine la décision d’interdiction revient à la direction de l’école qui juge, au cas par cas. « En général, en début d’année, on est très stricts, avec beaucoup d’interdictions, pour pouvoir gérer la rentrée, et ensuite on assouplit, explique Geneviève, directrice d’école à Paris-15. C’est important que les élèves comprennent qu’une page se tourne avec la rentrée et que les jouets, ils restent à la maison. »

Attrapez-les tous (mais pas dans le cartable)

Loin d’être une gêne, figurer dans les notes des rectorats est un bon indice de succès pour les marques de jouets. Ainsi, les cartes Pokémon concentrent encore et toujours les griefs. La nouvelle extension Écarlate et Violet, sous-titrée Étincelles Déferlantes sera disponible pour les vacances de la Toussaint et devrait relancer, encore une fois, l’intérêt du jeu. D’autant que le dessin animé connaît lui aussi un nouveau chapitre ambitieux, intitulé Les Horizons, et visible en France sur Gulli, dès la rentrée. « Oui, les cartes Pokémon, c’est un classique des fauteurs de troubles à la récré… », soupire la directrice d’école.

Interdiction des cartes à la récré ou pas, la prochaine révolution Pokémon n’aura pas lieu dans les cours d’école où les téléphones portables sont interdits. Le jeu de cartes à collectionner va en effet s’exporter sur mobiles avec le jeu Pokémon Pocket, disponible le 30 octobre 2024.

Au collège, où les téléphones sont également interdits purement et simplement en cette rentrée 2024, c’est plutôt le jeu mobile Brawl Stars qui connaît un étonnant regain de hype, plus de dix ans après son lancement.

Les modes (et les toupies) ça tourne vite

A part les indétrônables Pokémon, les experts en tendance Jouets s’attendent à un raz-de-marée BeyBlade pour la rentrée 2024. Les célèbres toupies reviennent, encore, avec une toute nouvelle gamme, appelée BeyBlade X, qui va envahir les rayons des magasins. De nouvelles arènes, avec des bords crantés, et de nouvelles toupies promettent des « combats » encore plus féroces. Et comme pour Pokémon, cette sortie s’accompagne d’une nouvelle saison du dessin animé.

Ces toupies font partie de la liste noire de nombreuses écoles pour les conflits, et parfois les petits accidents, qu’elles peuvent provoquer. « Il y a plusieurs critères qui font que les produits sont interdits dans les écoles, explique Aurélie Prost, directrice du salon Kid Expo (du 24 au 27 octobre 2024, au Paris Montreuil Expo). Les conflits et les vols liés à la pratique du jeu sont souvent en tête des raisons. Les cartes Pokémon et les toupies BeyBlade ont une valeur. Les enfants jouent peu au Pokémon mais font du troc. Beyblade en revanche, c’est vraiment un jeu mais qui, objectivement, n’est pas très adapté à une cour d’école… Mais ces interdictions ne vont pas empêcher le jeu de très bien se vendre. »

Le bruit de la popularité

En effet, de nombreux jouets interdits en classe ou en récré figurent, depuis quelques années en tête des ventes. Prenons l’exemple des jouets Littlest PetShop (de petits animaux mignons) ou des poupées Monster High. Leur popularité, née dans les années 1990 et 2000 et de retour depuis un an, a causé leur ostracisation des écoles, comme en témoignent des parents sur différents blogs.

« On a toute une catégorie de jouets mignons qui peuvent gêner la concentration en classe parce que les élèves aiment se les montrer, les comparer, détaille Aurélie Prost. Et puis, certains font du bruit… » C’est le cas des adorables et exaspérants Furblets, version mini des Furby, animaux imaginaires à poil et fourrures fluo. Il en explique des dizaines de sortes et ces bestioles bruyantes parlent entre elles par un système de reconnaissance à distance.

Nostalgie et transmission

« Comme avec les Beyblade, il y a un retour des Furby qui s’accentue à la rentrée, qui est un moment particulier pour les enfants… et les parents, analyse Aurélie Prost. Le côté transmission à travers les jouets est encore plus fort de nos jours où nos enfants ont leurs centres d’intérêt propres au niveau digital. Leur acheter des jouets de notre enfance qui ont été remis au goût du jour, c’est une façon de partager, de créer une connexion avec ses enfants. »

Il existe ainsi une explication psychologique au phénomène du retour à la mode de vieux jouets. A la rentrée, « les parents s’engouffrent encore plus dans ces madeleines de Proust, explique l’experte en tendance Jouets. En tant que parent, on revit son enfance au moment de la rentrée. C’est une année en plus, l’enfant nous échappe un peu plus, gagne en autonomie… C’est un lâcher prise un peu angoissant. » Glisser un Furby dans le cartable de son gosse pour lui dire qu’on l’aime ? Ok mais la maîtresse va râler…

Le patrimoine Pokémon

Au rayon des rééditions appelées à cartonner, cette année verra un retour des Fingerlings, des petits singes colorés à accrocher à son doigt ou son crayon. Là encore la version 2024 de ce classique des jouets des années 1990 est… sonore. Certaines écoles laissent passer des petits jouets et matériel scolaire fantaisie, mais elles sont de moins en moins nombreuses, privilégiant une uniformité des fournitures

« Chaque école a ses règles, détaille Aurélie Prost. Mais les jouets permettent aussi un apprentissage des règles en société : comme le savoir-vivre en classe. » Par exemple, les Furblets qu’on accroche au sac pour se distinguer mais qui font du bruit tombent souvent dans la case Interdiction. « Les jouets ont un rôle social, insiste l’experte. Avec des jeux très populaires, les enfants partagent un univers en commun, avec des codes. C’est peut-être un trop grand mot, mais Pokémon a développé un univers qui est presque de l’ordre du patrimoine, ou du moins de la pop culture. »

Et si les échanges de cartes génèrent des conflits que les enseignants rechignent à gérer, ils permettent aussi « un apprentissage de la monnaie, du troc… Enfant, j’avais des billes mais je jouais très peu avec. C’était comme un porte-monnaie, l’important, c’était de les avoir. »

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