Rentrée scolaire 2024: Mission « désintoxication des écrans » pour des élèves de primaire

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«De plus en plus d’enfants en primaire ont la télévision dans leur chambre. » Cheffe d’établissement d’une école privée à Laventie, dans le Nord, Patricia Vanecloo n’en revient toujours pas. « On a découvert ça quand on a lancé le programme VIF, Vivons en forme, dans notre école primaire, glisse-t-elle à 20 Minutes. Il y a dix ans, ce phénomène n’existait pas. »

A Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, même constat. « Lorsque tous les collégiens ont été équipés d’une tablette, la ville a accompagné les parents pour la mise en place d’un contrôle parental, raconte la maire, Catherine Arenou. On s’était notamment aperçu qu’un élève de 6e avait répondu à un prof en pleine nuit. »

Trop d’écrans pour les enfants

Alors, les enseignants des écoles de Laventie et Chanteloup sont plus que jamais mobilisés contre ce fléau matérialisé par les écrans, que ce soit de télévision, mais aussi des tablettes, des ordinateurs et des téléphones portables.

Aujourd’hui, une enquête de Santé publique France estime que les enfants de 2 ans passent en moyenne 56 minutes par jour sur les écrans. La moyenne atteint déjà 1h34 pour les enfants de 5 ans et demi. Avec les risques de retards d’apprentissage de base que cela engendre : lecture, interactions avec les autres…

Arrivé en classe de primaire, le pli est pris. « Certains élèves peuvent passer trois heures sur une tablette par jour s’ils n’ont pas école », s’inquiète Patricia Vanecloo. C’est pourquoi son école, ainsi que d’autres appartenant à la communauté de communes Flandre Lys, a décidé de s’engager dans le programme « Ecrans malins, enfants sereins », proposé par l’asso nordiste FLVS (Fédérons les villes pour la santé).

A Chanteloup aussi, ce programme a convaincu la municipalité. « Il complète des actions de sensibilisation déjà mises en place par notre référent numérique et notre conseil municipal des enfants sur la nécessité de raisonner l’utilisation des écrans chez les jeunes. Sur du déclaratif, 30 % des élèves de CP et de CM1 passaient plus de deux heures par jour sur les écrans », indique Halima Belhadj-Adda, maire adjointe, déléguée à la santé.

« Faire autre chose plutôt que d’interdire les écrans »

Pour cette rentrée scolaire, pas moins de 276 villes françaises vont adopter ce dispositif scolaire qui surfe avant tout sur la prévention santé. Le but : diminuer le surpoids et l’obésité, un problème qui touche particulièrement les enfants « intoxiqués » par les écrans.

« Nous recevons beaucoup de demandes des villes pour s’attaquer à ce problème des écrans, souligne l’asso. C’est pourquoi nous travaillons depuis un an sur des fiches action destinées aux élèves entre 6 et 11 ans. » L’idée est de proposer des activités alternatives ciblées.

« Il faut motiver les enfants à faire autre chose plutôt que d’interdire les écrans, le but est de ne pas diaboliser mais de positiver », témoigne Mélanie Leschaeve, porte-parole de l’asso installée en métropole lilloise. C’est le rôle de la dizaine de fiches actions créées pour l’occasion. Les jeux proposés doivent amener l’enfant à se rendre compte qu’il existe des tas d’activités sans écran.

Défis à réaliser

« L’originalité de ce nouveau programme, c’est qu’il est davantage axé sur le visuel et la pratique que dans la théorie avec, par exemple, des activités défis », précise la cheffe d’établissement de Laventie. Il s’agit pour chaque enfant de se surpasser dans différents domaines pour devenir des as athlètes, des as des fourneaux, des as artistes ou des as inventeurs. « Le côté clé en main du programme est apprécié par les instituteurs », renchérit l’adjointe de Chanteloup-les-Vignes.

En attendant, les programmes VIF ont déjà permis de mobiliser 243.000 enfants de 3 à 12 ans en 2023. Pour quels résultats ? « Nous menons une quarantaine d’évaluations chaque année sur les indicateurs de forme, de comportements et de satisfaction. Plusieurs études ont montré des résultats significatifs sur la baisse du surpoids et de l’obésité infantiles », assure Mélanie Leschaeve.

Et de citer une étude française (voir encadré) « qui a mis en exergue, en 2020, l’amélioration du statut pondéral d’enfants en surpoids ou obèses ayant bénéficié des actions du programme VIF », poursuit la porte-parole de FLVS. « Les résultats dépendent aussi beaucoup des familles, relativise Patricia Vanecloo. Parfois, les parents sont loin de donner l’exemple en mangeant avec le portable sous les yeux. Sensibiliser les parents, c’est peut-être la prochaine étape qu’il faudra aborder dans ce programme. »

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