Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a exhorté le monde à rediriger son indignation vers le Hamas, dont les combattants ont attaqué Israël le 7 octobre, tuant environ 1140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir du dernier bilan israélien, et enlevé quelque 250 personnes.
En riposte, Israël a juré de détruire le mouvement islamiste et pilonne sans relâche Gaza, où au moins 20.258 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, ont été tuées et plus de 53.000 blessées, selon un dernier bilan du gouvernement du Hamas.
Les responsables de l’administration américaine répètent aussi que les pressions exercées en coulisses portent leurs fruits, Israël ayant accepté de laisser entrer du carburant, de rétablir l’accès à l’internet et d’ouvrir les points de passage vers Gaza.
Mais ce double récit de Joe Biden « serrant Netanyahu dans ses bras, tout en pressant discrètement » Israël, n’a pas été crédible très longtemps, estime Leslie Vinjamuri.
Parti pris total
Selon un sondage publié fin novembre mené auprès de publics arabes, 7% seulement estiment que les Etats-Unis ont joué un rôle positif dans la guerre entre Israël et le Hamas.
La réputation de Washington s’était déjà sérieusement dégradée après l’invasion de l’Irak il y a vingt ans.
Mais jusqu’à peu, « l’Amérique surfait encore sur cette image d’un pays incarnant […] la démocratie, les droits humains, la liberté d’expression… Autant de valeurs dignes du fameux rêve américain« , souligne Munqith Dagher, à la tête de l’organisation qui a mené le sondage, Al Mustakilla.
Le déluge d’images crues provenant de Gaza, repartagées en masse sur les réseaux sociaux, « a vraiment fait basculer la situation« . Il a montré aux Arabes le « parti pris total des Etats-Unis pour les Israéliens et leur non-respect des droits humains des Palestiniens« , estime-t-il.
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