« Mettre en valeur l’engagement durable de la France dans la lutte contre le terrorisme. » Tel est l’objectif ddu déplacement du président Macron en Jordanie ces 21 et 22 décembre. En pleine tempête politique en France, le chef de l’Etat s’adressera jeudi soir aux 350 militaires de la base qui seront invités à un dîner de Noël préparé par les cuisines de la présidence.
Jeudi après-midi, il rencontrera le roi de Jordanie, Abdallah II, avec lequel il s’était déjà entretenu le 25 octobre lors d’une tournée au Proche et Moyen-Orient. Ce sera « l’occasion de revenir sur le travail que nous avons en commun avec nos partenaires jordaniens en matière d’aide humanitaire et médicale à la population civile de Gaza », selon l’Elysée.
Deux nouveaux vols de fret d’aide humanitaire destinés aux civils de la bande de Gaza (prévus ce jeudi ainsi que le 26 décembre) auront pour destination Amman. A la veille de son départ, le président français a rappelé la position française sur le conflit qui oppose Israël au Hamas.
« Les semaines passant, on ne peut pas laisser s’installer l’idée que lutter efficacement contre le terrorisme serait de tout raser à Gaza ou d’attaquer de manière indistincte les populations civiles et de faire des victimes civiles », a-t-il affirmé dans une interview à la chaîne France 5.
« C’est pourquoi, tout en reconnaissant le droit d’Israël à se protéger tout en luttant contre le terrorisme, nous revendiquons la protection de ces personnes et une trêve conduisant à un cessez-le-feu pour des raisons humanitaires », a-t-il ajouté.
Le groupe EI toujours actif
Les militaires français déployés en Jordanie font partie de l’opération Chammal qui, outre ceux basés en Jordanie, compte 250 forces françaises en Irak et en Syrie dans le cadre du volet français de l’opération Inherent Resolve (OIF) lancée en 2014 contre le groupe Etat islamique (EI) et coordonnée par les Etats-Unis.
Le décès de trois militaires français cet été en Irak – un membre des forces spéciales en opération, un militaire dans un accident et un 3e lors d’un « exercice opérationnel » – a rappelé que la France était toujours engagée dans la région où l’EI reste actif.
Toutefois, « l’opération a évolué et se concentre sur les missions de conseil, d’assistance et de facilitation au profit des forces irakiennes », a précisé l’Elysée. Les frappes en appui des forces irakiennes sont aujourd’hui « peu nombreuses », selon la même source. Quatre Rafale sont basés actuellement en Jordanie.
Une première pour Macron
Depuis le 7 octobre et l’attaque inédite du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien ayant déclenché la guerre dans la bande de Gaza, les attaques de milices pro-iraniennes se sont multipliées notamment en Syrie contre des bases américaines, avec un réel risque d’escalade, selon les experts sécuritaires. C’est la première fois que le président français se rend sur une base aérienne projetée (BAP) de l’armée de l’Air pour Noël.
En décembre 2022, Emmanuel Macron s’était rendu avec la marine sur le porte-avions Charles de Gaulle au large de l’Egypte. Les années précédentes, il s’était déplacé à plusieurs reprises en Afrique, au Tchad ou en Côte d’Ivoire où l’armée française était alors très engagée dans la lutte contre le terrorisme.
Vendredi, alors que le président se trouvera sur la base aérienne projetée au Levant, les derniers soldats français s’envoleront du Niger, comme annoncé par le régime militaire au pouvoir dans ce pays sahélien, après plus de dix ans de lutte antijihadiste dans la région.
Chassées du Mali, du Burkina Faso puis du Niger par des juntes hostiles, les forces françaises se redéploient en partie en Europe de l’Est depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022.
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