Guerre Israël-Hamas : Catherine Colonna appelle à une trêve « immédiate et durable »

En visite au Proche-Orient, la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a appelé ce dimanche 17 décembre dès son arrivée en Israël à une « nouvelle trêve immédiate et durable » dans la bande de Gaza, tandis que son homologue israélien qualifie tout appel au cessez-le-feu « d’erreur ».

Souhaitant faire pression sur le Hamas, Israël a lancé de nouvelles roquettes sur la bande de Gaza. Dans le même temps, l’Organisation mondiale de la santé juge l’état des services des urgences de l’hôpital al-Chifa très préoccupant, certains malades sont soignés à même le sol.

Les infos à retenir

⇒ En visite en Israël, Catherine Colonna appelle à une trêve « immédiate et durable »

⇒ Les services des urgences de l’hôpital al-Chifa sont « un bain de sang » et ne fonctionnent plus qu’a minima, selon l’OMS

⇒ Israël a lancé de nouvelles frappes sur Gaza ce dimanche et entend augmenter la pression militaire

La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, est arrivée ce dimanche en Israël. Elle appelle à une trêve « immédiate et durable » dans la bande de Gaza. La ministre doit rencontrer son homologue israélien Eli Cohen à Tel-Aviv, alors qu’Israël a lancé de nouvelles frappes sur la bande de Gaza, et que la guerre continue d’accroître les tensions dans la région.

La France avait condamné samedi un bombardement israélien dans la bande de Gaza qui a causé la mort d’un de ses agents et a exigé que « toute la lumière soit faite ». « C’est avec beaucoup d’émotion que le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a appris le décès de l’un de ses agents, mort des suites de ses blessures lors d’un bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza », a indiqué le Quai d’Orsay dans un communiqué.

Le service des urgences de l’hôpital al-Chifa, dans le nord de Gaza dévasté par les bombardements israéliens, est « un bain de sang ». Et ce qui était le plus grand hôpital du territoire palestinien a maintenant besoin d' »être réanimé », écrit l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ce dimanche.

Une équipe de l’OMS et d’autres agences de l’ONU ont pu livrer du matériel médical samedi à l’hôpital, où « des dizaines de milliers de personnes déplacées » se sont réfugiées dans l’enceinte du complexe hospitalier pour se mettre à l’abri, souligne le communiqué de l’OMS, précisant que l’eau potable et la nourriture « manquent ».

Selon l’équipe de l’organisation qui s’est rendue dans l’hôpital, « les patients souffrant de traumatismes sont suturés à même le sol et les moyens pour gérer la douleur sont très limités voire inexistants ». L’hôpital ne fonctionne plus qu’a minima et avec une équipe très réduite et « les patients critiques sont transférés à l’hôpital Ahli Arab pour des interventions chirurgicales ».

Israël a lancé de nouvelles frappes sur la bande de Gaza dimanche au moment où les dirigeants israéliens font face à une pression croissante pour négocier et obtenir la libération d’otages enlevés par le Hamas. Au moins 12 personnes ont été tuées dans la ville de Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, a annoncé le ministère de la Santé du Hamas. Des témoins ont aussi rapporté un bombardement israélien sur la ville méridionale de Bani Suheila.

Cinq Palestiniens ont par ailleurs été tués ce dimanche matin dans le camp de réfugiés de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, lors d’un raid de l’armée israélienne, a annoncé le ministère palestinien de la Santé. Le bilan est monté à cinq morts après l’annonce du décès de deux hommes âgés de 19 et 21 ans à l’hôpital, précise le ministère palestinien.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré samedi soir vouloir maintenir « la pression militaire » contre le mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza, malgré l’émotion suscitée en Israël par la mort de trois otages tués « par erreur » par des soldats.

« La mort des trois otages « m’a brisé le cœur. Cela a brisé le cœur de la nation tout entière », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Il a toutefois ajouté que « la pression militaire est nécessaire tant pour le retour des otages que pour assurer la victoire sur nos ennemis ». Plusieurs médias affirment qu’après le fiasco pour l’armée des trois otages tués, les autorités israéliennes reprennent le chemin des négociations.

Après l’annonce de la mort de trois otages, le site d’informations américain Axios a fait état d’une rencontre ce week-end en Europe entre David Barnea, le chef du Mossad, les services secrets extérieurs israéliens, et le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, pour discuter d’une seconde trêve en vue de la libération d’otages.

La rencontre devait porter sur une seconde phase de trêve, afin de permettre la libération d’otages, poursuit Axios sans préciser notamment le nombre d’otages qui pourraient être libérés. « Les directives que je donne à l’équipe de négociateurs se basent sur cette pression (militaire sur Gaza) et sans elle nous n’avons rien », a déclaré Netanyahou, sans plus de détails. Selon le site du quotidien israélien Haaretz, la rencontre a eu lieu.

L’armateur suisse MSC a annoncé samedi qu’il suspendait, comme les groupes CMA CGM, Maersk et Hapag-Lloyd, la traversée de la mer Rouge par ses navires après des attaques perpétrées contre des navires par des rebelles Houthis du Yémen, qui disent agir en soutien du Hamas.

Un navire de guerre américain opérant en mer rouge a abattu samedi 14 drones lancés depuis des « zones du Yémen contrôlées par les Houthis », selon le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom).