Adhésion de l’Ukraine à l’UE : quels sont les autres pays dans l’antichambre de l’Union ?

Parmi eux, l’Ukraine et la Moldavie, pour lesquels les Vingt-Sept ont décidé, jeudi 14 décembre, l’ouverture de négociations d’adhésion. Le début de ces négociations est en réalité le début d’un processus long – plusieurs années – et complexe. La Géorgie a, elle, obtenu le statut de candidat qu’elle avait déposée peu après l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février 2022. Une démarche vue d’un très mauvais œil par Moscou. Après un refus initial en 2022, Bruxelles a octroyé, jeudi encore, ce statut de candidat à Tbilissi.

La Bosnie a pour sa part obtenu ce statut le 15 décembre 2022, mais n’a pas entamé les négociations. Quatre autres pays des Balkans occidentaux sont officiellement candidats, mais bloqués depuis des années dans l’antichambre de l’UE : la Macédoine du Nord (2005), le Monténégro (2010), la Serbie (2012) et l’Albanie (2014).

Sur fond de tensions entre la Serbie et le Kosovo, l’UE a réaffirmé en octobre 2023 lors d’un sommet à Tirana son attachement au processus d’élargissement en faveur des Balkans occidentaux. Mais la date de 2030, plusieurs fois évoquée, n’est pas rigide, avait prévenu Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Le Kosovo, une autre ancienne république de la Fédération de Yougoslavie, a présenté en décembre 2022 sa demande d’obtention du statut de candidat.

La Turquie, candidate depuis 1999, a démarré des négociations pour son adhésion en 2005. Mais elles demeurent gelées depuis 2018. Les relations du pays avec l’UE se sont fortement dégradées depuis 2016, en raison notamment de la répression implacable du président Erdogan après une tentative de coup d’Etat. Certains Etats, comme l’Autriche, réclament que le processus soit formellement interrompu.

L’UE a par ailleurs lancé en 2009 un partenariat oriental avec l’Ukraine, la Moldavie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Biélorussie, proposant des relations économiques et politiques plus étroites en échange de réformes. La Biélorussie du président Loukachenko, allié de Moscou, a suspendu en juin 2021 sa participation.

L’examen de la candidature de Kiev a été d’une rapidité inédite, une urgence due à la guerre menée par la Russie et qui s’inscrit dans le soutien apporté par les Européens à l’Ukraine. Mais l’adhésion obéit à un processus complexe, qui prend en général plusieurs années. Si la Finlande a été intégrée en moins de quatre ans, les trois pays Baltes ont dû patienter près de neuf ans.

Une fois reconnu le statut d’Etat candidat, l’ouverture de négociations officielles doit elle aussi être approuvée à l’unanimité. Jeudi, la Hongrie s’est abstenue pour l’Ukraine, a indiqué son Premier ministre. Les négociations n’ont par exemple été ouvertes qu’en juillet 2022 avec l’Albanie et la Macédoine du Nord.

Un vote à l’unanimité du Conseil européen (Etats membres) est aussi nécessaire à chaque étape des négociations, qui portent sur des thématiques diverses : libre circulation, justice, liberté, sécurité, union douanière, fiscalité, agriculture, environnement…