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Guerre en Ukraine : comment Poutine met en scène sa position de force

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C’est une constante de la politique russe : Vladimir Poutine ne s’exprime que pour annoncer des bonnes nouvelles. Les décisions impopulaires, les catastrophes, les deuils, les échecs, le président russe les laisse à ses lieutenants. Sans doute était-ce pour cette raison qu’en 2022, Vladimir Poutine s’était dispensé de sa « Ligne Directe », un rendez-vous télévisuel incontournable depuis son arrivée au pouvoir, il y a plus de vingt ans. En direct à la télévision russe, le président répond aux questions de journalistes et de citoyens soigneusement sélectionnés. L’occasion pour lui, en règle générale, de s’afficher en dirigeant à l’écoute du peuple et soucieux de son bien-être, de décerner un satisfecit à sa propre action et de donner le ton de sa politique à venir.

Si, l’année dernière, Poutine avait renoncé, c’est que sa situation ne se prêtait guère à l’exercice. En Ukraine, l’armée russe venait de subir deux lourdes défaites coup sur coup, à Kharkiv et Kherson, et Vladimir Poutine avait dû se résoudre à lancer une « mobilisation partielle » aux débuts chaotiques. Un an plus tard, le tableau est bien différent. La contre-offensive ukrainienne a échoué, l’armée russe est à l’attaque, et sur le front domestique, l’économie, tirée par la mobilisation de l’industrie d’armement, fait mieux que résister. C’est d’ailleurs en égrenant les chiffres économiques positifs, croissance à 3,5 %, production industrielle en hausse de 7,5 %… que Vladimir Poutine a entamé sa « ligne directe », ce jeudi 14 décembre. Sur les questions intérieures, comme sur celles relatives à la situation internationale, son discours était celui d’une personne sûre de son fait.

Certain que le soutien occidental à l’Ukraine se tarira bientôt tout à fait (« Pour le moment, l’Ukraine reçoit tout gratuitement, mais la fête est bientôt finie », a-t-il assuré), Poutine est revenu à son antienne : le triptyque « Dénazification, démilitarisation et statut neutre de l’Ukraine ». En tenant ce discours, « Poutine a voulu mettre l’Occident devant le fait accompli : la Russie obtiendra non seulement la capitulation totale de l’Ukraine, mais y installera un régime allié, et le sud-est de l’Ukraine sera rattaché à la Russie », résume la politologue Tatiana Stanovaïa, dans une analyse rédigée pour le centre Carnegie. L’absence de menaces ouvertes proférées contre les Occidentaux doit, selon elle, s’analyser à la même aune : « Sa rhétorique étonnamment calme et pacifique devait venir souligner encore une fois sa certitude dans sa position de force : sur le plan militaire par rapport à l’Ukraine, sur le plan moral, historique et géopolitique par rapport à l’Occident ».

L’élection présidentielle de 2024, pour laquelle Vladimir Poutine s’est déclaré candidat le 8 décembre après plusieurs mois de faux suspense, a quant à elle été à peine évoquée. D’ailleurs, Poutine n’a même pas profité de l’occasion de cette « ligne directe » pour se livrer à un de ses exercices favoris : la critique de l’administration russe après qu’un citoyen s’est plaint à lui en direct, prétexte idéal pour mettre en scène un vieux proverbe russe, « le Tsar est bon, ses boyards sont mauvais ».

Rien de tel cette année. Face aux complaintes sur le montant des retraites, le manque d’argent chronique dans les hôpitaux, le déficit de drones pour les troupes sur le front ukrainien, le président russe a pris la défense de ses fonctionnaires. « Il ne s’est pas comporté comme un candidat faisant des promesses, mais comme un chef qui ne doit rien à personne », pointe encore Tatiana Stanovaïa.

Une indifférence qui reflète la façon dont le Kremlin compte, selon plusieurs sources citées par la presse indépendante russe, traiter cette campagne électorale : comme une simple formalité sans grand intérêt. Bref, en politique extérieure comme intérieure, Vladimir Poutine cherche à imposer le narratif qu’il a déjà gagné la partie.

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