Notice: Trying to get property 'post_title' of non-object in /var/www/clients/client1/web27/web/wp-content/plugins/wp-rss-feed-to-post/includes/wprss-ftp-display.php on line 111

En Egypte, la vraie peur d’al-Sissi : deux millions de Palestiniens à ses portes

Vues:

Date:

Au Caire, le suspens n’est pas vraiment dans les urnes, après trois jours de vote du 11 au 13 décembre. Une seule question : Abdel Fattah al-Sissi peut-il encore améliorer son score à la présidentielle ? Le maréchal avait atteint 96 % en 2014, 97 % en 2018. Si sa réélection ne fait aucun doute, les résultats ne devraient être connus que lundi 18 décembre, le temps d’éplucher l’ensemble des bulletins en faveur du président tout-puissant.

Pourtant, al-Sissi n’est pas vraiment serein. Depuis le 7 octobre et le début de la guerre dans la bande de Gaza, le président égyptien redoute les conséquences du conflit sur son pays, fragilisé par une dette hors de contrôle, une inflation à 40 % et plus de la moitié de sa population sous le seuil de pauvreté. « Depuis le début du conflit, toute la région craint que la guerre à Gaza ne déstabilise l’Egypte et la Jordanie, expose Camille Lons, spécialiste du Golfe persique au Conseil européen pour les relations internationales. Le risque d’un afflux massif de population de Gaza vers l’Egypte, notamment, a été très tôt identifié. »

L’Egypte refuse catégoriquement d’accueillir les Palestiniens

Face aux frappes israéliennes incessantes, près de deux millions de Palestiniens ont fui vers le sud de la bande de Gaza, entassés dans une zone proche de la frontière avec l’Egypte. Soumis à des conditions de vie déplorables, ces déplacés se retrouvent bloqués par une barrière de séparation, murée d’acier et de béton, sur les douze kilomètres de la ligne de séparation avec le désert du Sinaï. Ils se heurtent, aussi, à l’intransigeance des officiels égyptiens, qui refusent d’accueillir tout réfugié palestinien. « Ils ne peuvent pas se rendre complices, même indirectement, des événements en cours », soutient Camille Lons. En coulisses, des diplomates égyptiens ont averti leurs homologues européens que, en cas d’arrivée massive de réfugiés palestiniens sur leur sol, ils laisseraient passer autant de migrants vers l’Europe.

LIRE AUSSI >> Egypte : les projets pharaoniques d’Al-Sissi verront-ils le jour ?

Officiellement, l’Egypte d’al-Sissi exclut d’accueillir des Palestiniens par crainte qu’ils ne puissent plus jamais retourner dans la bande de Gaza, comme lors de la Nakba, l’exode de centaines de milliers de Palestiniens à la création d’Israël, en 1948. Mais ce refus catégorique est aussi lié à la crise économique traversée par l’Egypte et à des questions sécuritaires : le Sinaï constitue, depuis une vingtaine d’années, un casse-tête pour l’armée égyptienne, qui combat des dizaines de groupes terroristes dans la région. Le Caire a d’ailleurs régulièrement accusé le Hamas de soutenir ces groupes dans sa lutte contre l’État égyptien.

Le mur à la frontière peut être détruit

Mais al-Sissi aura-t-il le choix ? « Ce déplacement de population, extrêmement dangereux pour la stabilité de l’Egypte, ne se fera pas avec le consentement du Caire ou de la communauté internationale, mais cela ne signifie pas qu’il n’aura pas lieu », estime Hugh Lovatt, spécialiste du Moyen-Orient à l’ECFR. Lors d’une conférence au Qatar, ce 10 décembre, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a alerté sur les conditions terribles dans lesquelles se retrouvent les Palestiniens réfugiés près de la frontière, lui laissant craindre « un déplacement massif vers le Sinaï ». « Je m’attends à ce que l’ordre public s’effondre bientôt totalement, provoquant une situation bien pire encore », a indiqué Guterres.

Une question, dès lors, hante les nuits du maréchal al-Sissi : que pourront faire les barrières égyptiennes face au désespoir de deux millions de Gazaouis ? « Si l’armée israélienne continue d’avancer vers le Sud, avec cette violence disproportionnée et cette crise humanitaire qui s’amplifie, il est tout à fait possible que les Palestiniens détruisent le mur de séparation avec l’Egypte à Rafah », prévient Hugh Lovatt. En 2008, déjà, le Hamas avait démoli une partie des barrières à la frontière égyptienne, permettant à des dizaines de milliers de Palestiniens de briser le blocus imposé à la bande de Gaza par l’Egypte et Israël.

Ces dernières semaines, d’après le New York Times, l’armée égyptienne a érigé des barrières de sable et transféré des tanks près de la frontière avec la bande de Gaza. Avec l’intention de s’en servir contre des civils ?

La source de cet article se trouve sur ce site

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

PARTAGER:

spot_imgspot_img