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Israël – Palestine : le scénario optimiste mais complexe d’une solution à deux Etats

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Comment imaginer le « jour d’après », alors que la guerre fait rage à Gaza, que les bombes pleuvent sur le sud de cette étroite bande de terre et que l’espoir de nouvelles libérations d’otages s’éloigne avec la fin de la trêve ? Il y aura pourtant un lendemain, même si aucune des deux parties n’est encore en mesure de l’envisager. Certes, il est difficile d’imaginer ce qu’il va se passer dans les prochaines semaines, tant le brouillard de la guerre obscurcit l’horizon. Mais l’exercice n’en est pas moins utile pour se projeter. Voici cinq scénarios qui nous semblent probables, à plus ou moins longue échéance. Ils suggèrent le pire, mais explorent aussi des perspectives porteuses d’espoir. D’une gouvernance internationale à la solution à deux États, voici le champ des possibles. Troisième scénario de notre dossier spécial : l’embrasement régional.

23 septembre 2023. Deux semaines avant l’attaque terroriste du Hamas, Benyamin Netanyahou s’exprime devant l’assemblée générale des Nations unies, à New York. Armé d’un marqueur rouge, il brandit avec satisfaction une carte du « nouveau Moyen-Orient », une région où Israël sera à l’avenir en « paix » avec ses voisins arabes, grâce à la normalisation des relations bilatérales. Fait troublant, les Palestiniens ne sont pas représentés sur la carte et le Premier ministre israélien ne cache pas son mépris pour l’approche consistant à imaginer une solution à deux Etats – entre Israël et la Palestine – qui ne s’est pas traduite par « un seul accord » en un quart de siècle.

Depuis la tuerie du 7 octobre, Netanyahou n’a pas changé d’avis. Mais ce drame a brutalement remis au centre des débats la question palestinienne, et, paradoxalement, fait ressurgir à Washington un schéma marginalisé depuis des années. « Une solution à deux Etats est le seul moyen d’assurer la sécurité à long terme du peuple israélien et du peuple palestinien », écrit le président américain Joe Biden dans une tribune publiée à la mi-novembre dans le Washington Post. Avant de préciser : « Gaza et la Cisjordanie devraient être réunifiées sous une même structure de gouvernance, à terme sous une autorité palestinienne revitalisée. »

Un tel chemin n’est pas impossible, mais il est semé d’embûches. « Trois conditions peuvent permettre un retour à un vrai processus de paix, comme à l’époque des accords d’Oslo de 1993, estime Frédéric Encel, docteur en géopolitique et maître de conférences à Sciences po Paris. La première, la démilitarisation du Hamas – de façon à ce qu’il ne puisse plus menacer Israël par des missiles ou des attaques terroristes. La deuxième, le retour dans la bande de Gaza de l’Autorité palestinienne, chassée par le Hamas en 2007. La troisième condition est la chute du gouvernement Netanyahou. »

Aucun de ces jalons ne sera facile à obtenir. « L’un des prérequis à des négociations est qu’Israël n’ait à l’avenir qu’un seul interlocuteur côté palestinien, complète Yonatan Freeman, expert en relations internationales à l’Université hébraïque de Jérusalem. Une autorité palestinienne dotée d’une nouvelle génération de dirigeants, et qui, avec une supervision internationale, soit capable de garantir la sécurité d’Israël. » Seules des élections pourraient lui redonner une légitimité très entamée. « Les Israéliens devront accepter de coopérer avec elle et de lui laisser engranger quelques succès, souligne Ghaith al-Omari, ancien négociateur palestinien et chercheur au Washington Institute. Mais il faudra aussi que l’Autorité palestinienne se réforme en profondeur, en luttant contre la corruption et la mauvaise gouvernance. »

Un processus de paix ne pourra cependant être consolidé qu’avec le soutien des Etats-Unis, les seuls capables de rassembler tous les acteurs autour de la table. Reste que l’heure n’est pas encore à la discussion, tant les traumatismes sont douloureux : les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre d’un côté ; les milliers de victimes civiles dans les bombardements sur Gaza de l’autre. « Même si les conditions sont un jour réunies, il faudra beaucoup de temps pour qu’Israéliens et Palestiniens acceptent de se faire confiance, estime Ghaith al-Omari. Il faut conserver comme objectif la solution à deux Etats, mais je ne vois pas comment elle pourrait être relancée dans un avenir prévisible. » Seul espoir, que les souffrances endurées de part et d’autre convainquent les deux parties de tendre vers une paix durable.

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