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Le calvaire des femmes de Gaza kidnappées par Israël

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L’armée israélienne a arrêté arbitrairement des dizaines de femmes et de filles de Gaza sans révéler où elles se trouvent ni les accusations portées contre elles, ont déclaré des groupes et des familles palestiniennes. 

Le calvaire des femmes de Gaza kidnappées par Israël
Des femmes avec des enfants sont assises dans une caravane, alors que les Palestiniens fuient leurs maisons en raison des frappes israéliennes, après l’expiration d’une trêve temporaire entre le Hamas et Israël, dans la partie orientale de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 1er décembre 2023 (Reuters)

Depuis qu’Israël a lancé une invasion terrestre de Gaza fin octobre, ses forces ont arrêté des centaines de civils chez eux ou alors qu’ils fuyaient sur une route déclarée par l’armée comme faisant partie d’un « couloir de sécurité ». 
Certains ont été relâchés après interrogatoire, mais beaucoup ont été emmenés dans des lieux tenus secret, notamment des mères qui ont été séparées de leurs bébés et détenues. 

Au moins 142 femmes de Gaza détenues en Israël

La Commission des affaires des détenus et ex-détenus de l’Autorité palestinienne a confirmé dimanche qu’au moins 142 femmes – dont des femmes âgées et des nourrissons – sont actuellement détenues dans les prisons israéliennes. Dans une déclaration conjointe avec le Club des prisonniers palestiniens, la commission a averti que des « crimes horribles » ont été commis contre les prisonnières.
Il a ajouté qu’ils avaient été arrêtés alors qu’ils fuyaient de force avec des dizaines de milliers de Palestiniens du nord de la bande de Gaza vers le sud par la route de Salah al-Din. Les femmes ont été arrêtées à un poste de contrôle installé par l’armée sur la route et emmenées dans plusieurs prisons en Israël, dont la prison de Damon et la prison de Hasharon. 

 Inshirah al-Shaikh, une proche de l’une des femmes détenues, a déclaré à Middle East Eye que sa cousine, Aseel, 19 ans, était détenue à la prison de Damon. 
« Aseel était avec sa mère, son frère blessé et ses deux frères et sœurs plus jeunes », a-t-elle expliqué. « Lorsqu’elle a été interpellée, elle pensait que c’était dû à un problème de papiers et qu’elle allait être interrogée, mais elle n’est pas revenue et il n’y a pas de nouvelles d’elle. » 
Certaines des femmes détenues voyageaient vers le sud avec leurs enfants mais sans leur mari.
« Une femme se dirigeait vers Khan Younis lorsqu’elle a été arrêtée. Désormais, ses jeunes enfants n’ont plus personne avec eux, ce ne sont que de jeunes nourrissons », a-t-elle déclaré.

Une autre femme, employée par le Programme des Nations Unies pour le développement, a été arrêtée et emmenée dans un lieu tenu secret. « Je ne sais toujours pas où elle a été emmenée jusqu’à présent. On ne sait même pas si elle a été emmenée en prison ou non », a déclaré Shaikh à MEE.

Détenues, battues, menacées de viol 

Suhair Barghouti, 65 ans, une Palestinienne libérée de prison le mois dernier, a déclaré à MEE qu’elle avait vu au moins 10 détenues arriver de la bande de Gaza avant sa libération.
L’administration pénitentiaire israélienne a informé les prisonnières qu’il leur était interdit de parler à celles arrivant de Gaza ou de s’approcher de leur section, a déclaré Suhair Barghouti. 
« Nous avons pu les voir à travers une petite fente dans la porte de la section. Ils étaient menottés et portaient des uniformes appartenant à l’administration pénitentiaire. Les geôliers les traitaient durement et les poussaient de force dans leur nouvelle section », se souvient-elle.
 » Les prisonnières ne savaient rien des femmes de Gaza et n’étaient pas autorisées à sortir, même dans la cour de la prison, mais Barghouti a déclaré qu’en allant prendre une douche dans les toilettes extérieures et a jeté un coup d’œil dans leur chambre. « J’avais avec moi des vêtements supplémentaires qui appartenaient à des prisonnières qui avaient été libérées dans le cadre de l’accord [d’échange de prisonniers]. J’ai fait semblant d’aller prendre une douche et, lorsque le gardien de prison était absent, j’ai regardé par la petite fenêtre de la porte. et j’ai appelé les prisonnières de Gaza à voix basse. Je leur ai donné les vêtements et je leur ai posé des questions sur leur arrestation », a ajouté Suhair Barghouti. 

Certaines des femmes détenues ont été séparées de leurs enfants par des soldats et forcées de les abandonner malgré leur jeune âge. L’une des femmes a vu un garçon de 13 ans traverser la rue et lui a dit d’emmener ses enfants avec lui avant de l’emmener. 

Ce témoin a également déclaré que les détenus avaient été soumis à des traitements brutaux, notamment des passages à tabac, des menaces de viol, le retrait de leurs vêtements et de leur hijab, des insultes et la privation de nourriture.

« L’une d’elles m’a raconté avec douleur que les soldats avaient laissé des chiens policiers se déchaîner sur elles « , a-t-elle relaté. 

 Selon Amani al-Sarahna, porte-parole du Club des prisonniers palestiniens, il est interdit aux femmes de parler aux avocats, aux membres de leur famille ou à d’autres prisonniers. « Il est interdit aux avocats de leur rendre visite, mais selon les témoignages que nous avons reçus, Israël commet des crimes horribles et atroces contre les détenus de Gaza », a -t-elle témoigné pour MEE. 

  Un porte-parole de l’armée israélienne n’a pas répondu à une demande de commentaires au moment de la publication.
La commission de l’Autorité palestinienne et le Club des Prisonniers ont déclaré qu’ils craignaient pour le sort des femmes détenues à la lumière du black-out de l’information imposé par les autorités israéliennes.
« À la lumière des images et des témoignages choquants et horribles qui ont émergé de citoyens récemment arrêtés à Gaza, le niveau de peur quant à leur sort augmente de jour en jour », a déclaré le groupe dans un communiqué. 
« Nous n’excluons pas la possibilité que les forces israéliennes procèdent à des exécutions  des détenus de Gaza », ont-ils ajouté.

La semaine dernière, les forces israéliennes ont déshabillé des dizaines d’hommes civils palestiniens avant de les arrêter chez eux dans le nord de Gaza. Un témoin oculaire a déclaré qu’au moins sept hommes avaient été abattus par les soldats pour ne pas avoir obéi assez rapidement aux ordres des soldats, selon l’Observatoire euro-méditérranéen.

Par Lubna Masarwa à Jérusalem et Fayha Shalash à Ramallah et Nadda Osman à Londres et Umar A Farooq à Washington 

Source : https://www.middleeasteye.net/news/israel-palestine-war-army-arbitrarily-detains-women-girls-gaza

CAPJPO-EuroPalestine

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