Que se passe-t-il ? Il n’y a quasiment pas de romans étrangers dans notre palmarès des fictions… A l’exception du méga-seller britannique Ken Follett, dont Les Armes de la lumière, fresque sociale située au début du XIXe siècle, sur fond de révolution industrielle et de guerres napoléoniennes, continue sa belle épopée. A l’exception aussi des deux auteurs de thrillers, Harlan Coben (Sur les traces, Belfond) et Karin Smirnoff (Millénium (t. VII). La fille dans les serres de l’aigle, Actes Sud). Mais quid des lauréats de l’année ? Pourquoi le roman de l’Américaine Louise Erdrich, La Sentence (Albin Michel), auréolé du Femina étranger, n’arrive-t-il pas à franchir la barre du Top 20 ?
Et que dire des fictions de la Sud-Coréenne Han Kang (Impossibles adieux, traduit par Pierre Bisiou et Kyungran Choi, Grasset) et de la Portugaise Lidia Jorge (Misericordia, traduit par Elisabeth Monteiro Rodrigues, Métailié), toutes deux prix Médicis du roman étranger ? Ou encore du lauréat du Grand Prix de littérature américaine 2023, Aleksandar Hemon, pour Un monde de ciel et de terre publié par Calmann-Lévy. Ou bien du Meilleur livre étranger 2023 décerné à l’Irlandais Sebastian Barry, auteur d’Au bon vieux temps de Dieu (Joëlle Losfeld) ? Ou enfin le lauréat du prix du premier roman étranger, le Britannique Tom Crewe pour La Vie nouvelle (Bourgois).
On pourrait ajouter à cette liste les grands romanciers étrangers publiés en cette rentrée : l’Autrichien Robert Seethaler (Le Café sans nom, Sabine Wespieser), la Vénézuélienne Karina Sainz Borgo (Le Tiers Pays, Gallimard), l’Américain David Grann (Les Naufragés du Wager, Editions du Sous-sol), le Britannique Ian McEwan (Leçons, Gallimard), l’Irlandais Darragh McKeon (Le Dimanche du souvenir, Belfond), le Nobel nigérian Wole Soyinka (Chronique du pays des gens les plus heureux du monde, Seuil), l’Irlandaise Maggie O’Farrell (Le Portrait de mariage, Belfond), l’Israélienne Zeruya Shalev (Stupeur, Gallimard)… Bref, ils sont très nombreux à ne pas avoir eu les faveurs du grand public. Quel dommage ! Attention à ne pas désespérer les éditeurs de littérature étrangère qui risquent fort à l’avenir de diminuer drastiquement la voilure.
Du côté des essais, la stabilité règne. Seuls un ouvrage fait son apparition en cette semaine du 27 novembre au 3 décembre : Ces grands destins qui ont fait l’histoire (Plon) de Marc Menant et Christine Kelly, qui s’infiltre à la 11e place. Soit, sous la plume des deux journalistes de CNews, un voyage en compagnie de Saint-Exupéry, la reine Margot, Marie Curie, Beethoven, Bonaparte, Léonard de Vinci, Jeanne d’Arc, Christophe Colomb, Jean de La Fontaine, Victor Hugo…
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