« Il y a eu une fracture en Israël ce jour-là »: deux mois après l’attaque du Hamas, un Belge à la frontière du sud d’Israël témoigne

Vues:

Date:

Sa femme et ses jeunes enfants sont partis se réfugier dans le nord du pays. Mais lui, est pratiquement resté tout le temps sur place. À sept kilomètres de la bande de Gaza, il vit au rythme des bombardements, des trêves et des libérations d’otages. Parmi les victimes du 7 octobre, certains étaient ses voisins, les otages aussi.

« Ce sont des gens qu’on connaît et donc c’était une immense joie (de les voir libérés, ndlr). Mais d’un autre côté, ses enfants reviennent, mais leur papa est resté (parmi les otages, ndlr). La chance qu’il revienne maintenant… Chaque jour qui avance, les chances diminuent et de toute façon, le Hamas ne rendra jamais tous les otages. Pour ces familles, c’est inimaginable, inimaginable. »

Et puis les combats se sont encore rapprochés ces derniers jours depuis la fin de trêve et l’offensive israélienne sur le sud de la bande de Gaza et Khan Younès en particulier.

« Ici, Khan Younès est en face de kibboutz. Donc, à vol d’oiseau, on est à huit kilomètres. Effectivement, depuis deux trois jours, les bombardements pendant la nuit sont incroyables. Le bruit… C’est presque invivable. Les enfants vont repartir avec mon épouse, j’imagine demain.« 

Les bombardements pendant la nuit sont incroyables

« Le sud de Gaza, ça va être encore beaucoup plus compliqué que ce que l’on a connu au Nord. Puis il y a la pression internationale… J’ai un peu l’impression que les bombardements s’intensifient parce qu’ils veulent essayer de ‘finir le travail’ entre guillemets avant qu’ils ne soient obligés de… J’imagine qu’ils ne pourront pas aller jusqu’au bout. De toute façon, ils n’arriveront pas à éliminer le Hamas. Donc oui, ce sont des combats très très forts maintenant, effectivement, c’est très mouvementé ici dans la région. »

Les villages proches de la bande de Gaza restent pratiquement vides. Les habitants ne savent pas s’ils y reviendront un jour mais le traumatisme créé par le déchaînement de violence le 7 octobre est profond. Hubert, lui, pense que beaucoup de familles ne reviendront pas.

« Ces gens-là ne reviendront pas à vivre ici. Tous les gens qui ont une famille, des petits enfants… même s’il est trop tôt pour le dire, (je ne peux pas parler en leur nom), mais de tous ceux que je connais, il n’y en a pas un qui pense revenir ici. Pour ses enfants, parce qu’ils ont vu des choses qui n’auraient pas dû voir et que chaque coin de notre région, va leur rappeler ce qui s’est passé. Ça va être des traumas. Ils auront besoin de beaucoup de temps pour se réparer. Ici, ils ne pourront pas le faire. »

Ils ne sont pas sionistes comme étaient leurs parents

« Ceux qui vont rester sont les vieux parce qu’ils en ont, comme ils disent, ils en ont connu d’autres. Eux, ils ont construit ces kibboutz. Mais les jeunes, eux, c’est déjà la deuxième ou troisième génération. Ils vivent en Israël, ils ne sont pas sionistes comme étaient leurs parents. Il n’y a plus d’idéologie. Ce sont des gens qui veulent vivre. À mon avis ces familles-là vont partir. »

Ce qui est sûr, ce que deux mois après, Sde Nitsan est pratiquement vide. Hubert y reste et fait office de gardien des lieux en attendant un hypothétique retour des habitants.

Selon l’ONU, environ 85% de la population de la bande de Gaza a été déplacée, ce qui représente 1,9 million de personnes. L’Onu qui estime aujourd’hui qu’il est impossible de mettre en place des zones sécurisées pour accueillir les civils fuyant les combats, à l’intérieur de l’enclave palestinienne.

La source de cet article se trouve sur ce site

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

PARTAGER:

spot_imgspot_img