Après deux mois d’interruption, c’est la reprise d’un procès crucial pour l’avenir de Benyamin Netanyahou. Alors que les combats à Gaza continuent de s’intensifier entre Israël et le Hamas, les affaires judiciaires nationales ont repris leurs droits à Jérusalem ce lundi 4 décembre, où le Premier ministre israélien est jugé depuis 2020 pour des accusations de corruption, fraude et abus de confiance.
Le chef du gouvernement israélien est soupçonné d’avoir reçu de la part de richissimes personnalités de grandes quantités de cadeaux pour environ 700 000 shekels (près de 176 000 euros). Des pots-de-vin qui ont pris la forme de cigares, de bouteilles de champagne et de bijoux, distribués entre 2007 et 2016.
Parmi ses bienfaiteurs présumés, on retrouve notamment le nabab israélien de Hollywood, Arnon Milchan, notamment producteur de « Brazil », « JFK », « Pretty woman » et « Tueurs nés ». En retour, Benyamin Netanyahou est soupçonné d’avoir promu une disposition fiscale qui aurait pu rapporter des millions de dollars au producteur de cinéma, avant que le ministère des Finances n’y mette finalement son veto.
Des accusations que le Premier ministre réfute, affirmant n’avoir fait qu’accepter des cadeaux d’amis sans les avoir sollicités, et s’estimant victime d’une chasse aux sorcières.
Une première pour un Premier ministre en exercice
Ce procès, une grande première en Israël pour un Premier ministre en exercice, dure depuis 2020, mais avait été interrompu le 7 octobre dernier après l’attaque du Hamas.
En juillet dernier, le politologue Samy Cohen expliquait auprès de L’Express que l’étalement dans le temps de ce procès était notamment dû à une stratégie délibérée de Benyamin Netanyahou, afin d’espérer influer sur le futur délibéré. « Rester au pouvoir lui permet de peser sur son déroulement, de l’éterniser, car le tribunal tient compte des demandes de reports déposés par ses avocats et justifiés par ses responsabilités de Premier ministre. Cette stratégie porte ses fruits, puisque les juges, lassés, ont récemment proposé aux parties de rechercher un compromis », affirmait alors le directeur de recherche émérite au centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI).
Pas appelé à la barre pour l’instant
Si ce procès reprend donc ce lundi, après avoir été interrompu depuis le 7 octobre dernier et l’attaque terroriste du Hamas, le Premier ministre ne sera néanmoins pas appelé à la barre dans l’immédiat. Il pourrait toutefois comparaître pour déposer dans quelques mois, selon la presse israélienne.
En Israël, des responsables politiques proches du Premier ministre n’ont pas manqué de critiquer la reprise des audiences en pleine guerre contre le Hamas. Celles-ci devraient de toute façon être réduites, du fait de l’importante mobilisation de réservistes parmi les témoins et les avocats.
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