40 États débattent à La Haye des accusations visant Israël

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40 États débattent à La Haye des accusations visant Israël

Cette semaine, la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye devient le théâtre d’une mobilisation sans précédent : environ quarante pays y prennent la parole pour débattre du blocage de l’aide humanitaire destinée à la population de Gaza, un territoire où vivent près de 2,3 millions de personnes.

Depuis le 2 mars, Israël a suspendu l’entrée de toute aide dans l’enclave palestinienne. L’État hébreu justifie sa décision en affirmant que l’aide internationale serait détournée au profit du Hamas, et rappelle qu’il ne se considère plus comme puissance occupante depuis son retrait de Gaza en 2005. En conséquence, Israël estime ne plus avoir l’obligation de fournir ou de faciliter l’accès à cette aide.

Cependant, cette position est largement contestée sur la scène internationale. Plusieurs États, ainsi que des représentants palestiniens, soutiennent que le blocage constitue un crime de guerre. Ils s’appuient sur les principes du droit international humanitaire, qui impose aux parties à un conflit de permettre et de faciliter le passage rapide et sans entrave de l’aide destinée aux civils.

La CIJ a été saisie en décembre dernier afin de rendre un avis consultatif sur les obligations d’Israël en matière d’accès humanitaire. Bien que cet avis n’ait pas de caractère contraignant, il revêt une importance considérable sur les plans juridique et politique.

Parmi les pays qui prendront la parole figurent la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, qui ont récemment exhorté Israël à respecter le droit international en permettant l’acheminement de nourriture et de médicaments à Gaza. Les États-Unis, qui soutiennent traditionnellement Israël sur la scène internationale, s’exprimeront mercredi devant la cour. Israël, de son côté, a choisi de ne pas participer directement aux audiences.

Le président américain Donald Trump, s’exprimant vendredi, a indiqué avoir demandé au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de faciliter l’arrivée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Cette intervention s’ajoute à la pression croissante exercée par la communauté internationale pour atténuer la crise humanitaire.

En décembre, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté à une large majorité (137 voix sur 193) une résolution appelant Israël à remplir ses obligations envers les Palestiniens et à permettre l’acheminement de l’aide. Cette résolution exprimait également une « grave préoccupation » face à la situation humanitaire dramatique qui sévit à Gaza. Israël, soutenu par les États-Unis et dix autres pays, avait voté contre, tandis que vingt-deux États s’étaient abstenus.

La situation reste tendue : Israël maintient sa position selon laquelle aucune aide ne sera autorisée tant que le Hamas ne libérera pas les otages capturés lors de l’attaque du 7 octobre 2023. De leur côté, les représentants palestiniens seront parmi les premiers à s’exprimer devant la CIJ en ouverture des débats lundi.

Même si la CIJ ne possède pas de mécanisme pour imposer ses décisions, son avis attendu dans les prochains mois pourrait renforcer les efforts diplomatiques et accentuer la pression sur Israël. Toutefois, ce dernier a déjà par le passé ignoré certaines décisions rendues par la juridiction internationale.

À La Haye, les prochaines audiences s’annoncent donc cruciales, non seulement pour l’avenir immédiat de l’aide à Gaza, mais aussi pour la redéfinition des responsabilités des États dans les crises humanitaires contemporaines.

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2 Commentaires

  1. S’il veulent la livraison de l’aide humanitaire ils n’ont qu’à exiger la libération des otages aux Palestiniens.

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