La France instaure une journée annuelle de commémoration de Dreyfus
L’affaire Dreyfus a révélé un antisémitisme profondément ancré dans la République, un catalyseur majeur du mouvement sioniste.
La France organisera une journée annuelle en hommage à Alfred Dreyfus , l’officier militaire juif français faussement accusé de trahison en 1895, a déclaré samedi le président Emmanuel Macron.
L’affaire Dreyfus est largement considérée comme un symbole de l’antisémitisme en Europe et un catalyseur majeur du sionisme moderne.
«Désormais, il y aura chaque 12 juillet une cérémonie de commémoration pour Dreyfus, pour la victoire de la justice et de la vérité contre la haine et l’antisémitisme», a déclaré Macron dans un communiqué publié par son cabinet.
Le communiqué précise également que la journée nationale sera célébrée pour la première fois en 2026, à l’occasion du 120e anniversaire de la reconnaissance de l’innocence de Dreyfus par la plus haute cour d’appel française.
Coïncidence peut-être, Dreyfus mourut exactement 29 ans plus tard, à l’âge de 75 ans, le 12 juillet 1935.
L’affaire Dreyfus a révélé un antisémitisme profondément ancré dans la société française et a provoqué une tempête publique qui a conduit à une longue bataille juridique pour exonérer son nom.
Né en 1859, ce capitaine d’artillerie fut condamné par un conseil de guerre secret pour avoir prétendument vendu des secrets militaires français aux Allemands, un message manuscrit lui étant faussement attribué. Il fut publiquement déchu de son grade militaire et condamné à la réclusion à perpétuité sur l’île du Diable, en Guyane française, en Amérique du Sud.
Lors de la cérémonie publique de destitution et de bris d’épée, les historiens rapportent que Dreyfus aurait déclaré : « Je jure mon innocence. Je demeure digne de servir dans l’armée. Vive la France ! Vive l’armée ! »
Un an plus tard, des informations faisant état de la partialité de son procès furent divulguées à la presse, ce qui provoqua un vif débat. De plus, des soupçons apparurent concernant le véritable traître, le major Ferdinand Walsin Esterhazy, qui s’était depuis réfugié en Angleterre.
Le lieutenant-colonel Georges Picquart, chef des services de renseignements, a réexaminé l’affaire en secret et a découvert que l’écriture sur le message incriminant appartenait à Esterhazy.
Picquart présenta les preuves à l’état-major de l’armée et fut lui-même condamné à un an de prison. Esterhazy, en revanche, fut acquitté.
En janvier 1898, le romancier et journaliste français Émile Zola publie un article d’opinion intitulé « J’accuse… ! » donnant une voix à la cause de Dreyfus, alors que la pression publique pour un nouveau procès s’accroît, les accusations d’antisémitisme divisant la société.
En 1899, Dreyfus est jugé une seconde fois, mais il est à nouveau reconnu coupable de trahison.
Le président Émile Loubet gracia Dreyfus peu après, mais il demeurait techniquement un traître. Durant cette période, il vécut sous une forme de résidence surveillée, initialement chez sa sœur. Il ne s’agissait pas d’une assignation à résidence officielle, mais plutôt d’une restriction de ses déplacements en raison de son statut juridique.
Ce n’est qu’en 1906 qu’il fut disculpé par une commission militaire. Il fut ensuite réhabilité et réintégré dans l’armée française, mais à un grade inférieur à celui que son ancienneté lui aurait valu.
Dreyfus a servi pendant la Première Guerre mondiale, d’abord comme major d’artillerie, puis comme lieutenant-colonel.
Aujourd’hui, la France abrite la troisième plus grande population juive au monde, après Israël et les États-Unis.
Le 2 juin, la chambre basse du Parlement français a voté la promotion posthume de Dreyfus au grade de général de brigade.
Les 197 députés présents à l’Assemblée nationale ont tous soutenu le projet de loi, présenté par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, du parti Renaissance de Macron, a rapporté l’AFP .
Le Sénat devrait également adopter le projet de loi pour que la promotion prenne effet.
Source: jns
Le capitaine Alfred Dreyfus étant déchu de son grade dans l’armée française (« Le traître : Dégradation d’Alfred Dreyfus »), le 13 janvier 1895. Crédit : Henri Meyer, Bibliothèque nationale de France (Bibliothèque Nationale de France).
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