הָא לַחְְְמָא עַנְְְיָא  HA LACHMA ANYA: début du Seder (vidéo)

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הָא לַחְְְמָא עַנְְְיָא  HA LACHMA ANYA

Raconter l’histoire de la Sortie d’Egypte le soir du Seder est une mitsva. Nous appelons cette mitsva maggid, et elle est la clé de la soirée du Seder. C’est pourquoi la Haggadah commence par Ha Lakhma Anya, une invitation à se joindre à notre Seder et à raconter l’histoire avec nous.

Ce paragraphe est rédigé en araméen (et non en hébreu), car c’était la langue parlée à l’époque de la rédaction de la Haggadah. Pour qu’elle soit une véritable invitation, il est important qu’elle soit formulée dans une langue compréhensible.

Plongée en profondeur

Si nous examinons le texte de l’invitation, nous remarquons quelque chose d’étrange: « Voici le pain d’oppression que nos pères ont mangé au pays d’Égypte. Que tous ceux qui ont faim viennent et mangent. »

Quel genre d’hôtes offre aux affamés un avant-goût de la souffrance? Cela peut paraître étrange, mais c’est en réalité une profonde compréhension de la nature de l’esclavage et de la liberté. La matsa représente deux choses : elle est à la fois la nourriture des esclaves et le pain consommé par les Israélites lorsqu’ils quittèrent l’Égypte en toute liberté. Ce qui transforme le pain de l’oppression en pain de la liberté, c’est la volonté de le partager avec les autres.

Partager la nourriture est le premier acte par lequel les esclaves deviennent des êtres humains libres. Celui qui craint le lendemain n’offre pas son pain aux autres. Mais celui qui est prêt à partager sa nourriture avec les autres a déjà montré qu’il était capable de fraternité et de foi, les deux éléments qui sont à l’origine de l’espoir. C’est pourquoi nous commençons le Seder en invitant des invités à se joindre à nous. Le pain partagé n’est plus le pain de l’oppression. En tendant la main aux autres, en aidant les nécessiteux et en accompagnant ceux qui sont seuls, nous apportons la liberté au monde et, avec la liberté, à Dieu.

Réfexions

Ha Lachma Anya marque le début du récit du Seder, appelé Maggid . Le mot maggid a la même racine que le mot « haggadah », signifiant raconter, raconter, déclarer ou proclamer. L’histoire de l’Exode est connue sous le nom de Haggadah en raison du verset « Tu raconteras ( vehigadeta) votre enfant ce jour-là, « [Je fais cela] à cause de ce que l’Éternel a fait pour moi lorsque je suis sorti d’Égypte » ( Chemot 13:8 ). Cependant, le mot « haggadah » dérive d’un verbe qui signifie également lier, joindre, relier. L’histoire de l’Exode est plus qu’un récit (sipur) d’événements anciens. Elle relie le présent au passé et au futur. Elle relie une génération à la suivante. Elle nous unit à nos enfants. La continuité juive signifie que chaque génération s’engage à poursuivre l’histoire. Notre passé vit en nous.

Une histoire pour la nuit des histoires

Primo Levi a survécu aux horreurs d’Auschwitz. Dans son livre, Si c’est un homme, il décrit son expérience là-bas. Selon Levi, le pire moment fut lorsque les nazis quittèrent le camp de concentration en janvier 1945, craignant l’avancée russe. Tous les prisonniers capables de marcher furent emmenés avec eux lors des brutales « Marches de la mort ». Seuls restèrent dans le camp les malades. Pendant dix jours, ils furent livrés à eux-mêmes avec pour seuls provisions de nourriture et de combustible. Levi décrit comment il s’efforça d’allumer un feu et de réchauffer ses codétenus, dont beaucoup moururent. Il écrit ensuite :

Lorsque la vitre cassée fut réparée et que le poêle commença à diffuser sa chaleur, quelque chose sembla se détendre en chacun, et à ce moment-là, Towarowski (un Franco-Polonais de vingt-trois ans, atteint du typhus) proposa aux autres d’offrir chacun une tranche de pain à nous trois qui avions travaillé. Et ce fut ainsi convenu.

La veille encore, un événement similaire aurait été inconcevable. La loi des camps de concentration stipulait : « Mange ton pain et, si tu peux, celui de ton prochain », et ne laissait aucune place à la gratitude. Cela signifiait en réalité que la loi des camps était morte.

Ce fut le premier geste humain qui se produisit parmi nous. Je crois que ce moment marque le début du changement par lequel nous, qui n’étions pas morts, sommes lentement passés du statut de Haftlinge [prisonniers] à celui d’hommes.

JForum.fr avec rabbisacks.org
Source:  Commentaire sur « Ceci est le pain de l’affliction »
La Haggada de Jonathan Sacks z »l

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